mardi 26 juillet 2011

Tempêtes

Les cristaux de glace ne cessent de souffler et s'incruster dans nos chairs, par Brenos! Nous autres, pauvres Toutobroges, nous blotissons comme de petits mendiants vêtus de hardes. Le jour a fait place à une longue nuit. L'on n'entend plus que le cri du vent, ce Loup des Neiges. La désolation envahit les âmes. C'est dans l'obscurité que les yeux hâves brillent de terreur. Les chairs maigrissent quand, par Dontchéna, la Terre, sous forme de Laie désirable, s'unit au Seigneur Sanglier, et c'est alors que le monde est recomposé par l'inversion des couleurs cosmiques.
Les Toutobroges vivent ce solstice des quatre soleils comme la fin du monde et, veillant comme ils peuvent sur la flamme inextinguible du Feu de la Tribu, ils prononcent les formules qui appellentà la refondation du Cosmos. Il en a toujours été ainsi: ce sont les Initiés toutobroges qui aident animiquement à ce que le Cosmos perdure à travers les sept vingtaines de vingtaines de lustres.
Longue est la plainte de cette nuit sur les gorges de Payyokamino et de Chinéblo. Il n'y a plus que le scintillement du cristal de glace qui, poussé en fine poudre abrasive, dévore les vivants.

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