lundi 26 septembre 2011

Les nouveaux ogham téléchargeables [conscript], ou comment faire galiwo avec les ohmigrawiye


Aujourd’hui est un beau jour, par Ohmi, car la Grande Région a retrouvé quoi? Ses ogham, son écriture traditionnelle qu'on appelle les gravures d’Ohmi (ohmigrawiye). Qu’est-ce donc ? Ce n’est pas difficile, ce sont les ogham toutobroges utilisés jusque très récemment par les Ewlakoy, la tribu à la réputation de savants. C’est la seule écriture du Towtobroghi, et on vient de la sauver de l’oubli. Et c’est le vieux druide Wohnatàpenodanos qui nous les a fait redécouvrir. Il paraît qu’on s’en servait pour la divination et la magie et que lui il en a conservé la tradition. De plus, tout le Towtobroghi porterait ici ou là de ces anciennes gravures. Alors, c’est Wehshikadra, la célèbre informaticienne, Izaora Krbinsky de son nom d’Etrâna, qui en a fait une police de caractère téléchargeable à : http://fontstruct.com/fontstructions/show/ogamido_v2. Bon, le Journal du Towtobroghi restera écrit en micromondien, rassurez-vous. Mais parfois on verra apparaître ça et là, outre quelques mots de gamzéfonique, quelques mots écrits avec les ohmigrawiye pour faire galiwo !

mercredi 21 septembre 2011

Comment que le towtàyeshi notre langue est proche comme du gaélusien!

La langue des tribus du Towtobroghi

Selon le linguiste Geoffroy Ghilelmo, notre towtàyeshi ou 'langue des tribus' est une langue celtoïque très proche du celtoïque commun ou du gaélusien. A tel point qu'il suffirait de trouver des mots gaélusiens, d'appliquer quelques règles de dérivation pour obtenir la langue telle qu'on la parle de par chez nous. Comme il existe des dialectes, difficile quand même de bien vérifier cela. Quoiqu'il en soit, le professeur a fait à Kovo, dans le Palais du Peuple, une conférence très intéressante qui marquera une étape dans l'esprit des aficionados de la culture toutobroge.

Le linguiste a commencé par parler de la prononciation de notre langue, puis de comment constituer le vocabulaire à partir du celtoïque et du gaélusien, ensuite de l'onomastique et de la composition des noms propres, puis enfin des éléments de grammaire et de la dérivation). Nous retranscrivons ici ses notes:


PRONONCIATION DU TOWTàYESHI

'sh' = 'ch' comme dans cheval
'ch' = 'tch' comme dans yatch
'gh' = 'dj' comme dans gadjé
'j' = 'j' comme dans jambe
'u' = toujours 'ou'
'an', 'en', 'in', 'on', 'un' = ne sont jamais nasalisés, mais prononcés comme 'ane', 'éne', 'ine', 'one', 'oune'
'r' est roulé
'h' = on allonge la voyelle qui précède

'à' = se prononce 'a', c'est juste une trace d'un ancien 'o'
'^' = sert à noter l'accent tonique, il n'allonge pas la voyelle!
finales 'os' et 'on' = il n'y a que dans quelques dialectes que les consonnes finales sont prononcées, la plupart du temps les deux finales citées sont prononcées 'o'.

Dialectes:
'ch' : parfois prononcé 'k'
'gh' : parfois prononcé 'g'
'sh' : parfois prononcé 't'
'j' : parfois prononcé 'd'
'à' : parfois prononcé 'o'
'nt' : parfois prononcé 'nd'
'nk' : parfois prononcé 'ng'
'mp' : parfois prononcé 'mb'

'h' : parfois, au lieu d'allonger la voyelle précédente, soit on gémine la consonne suivante, soit l'accent est reporté sur la syllabe qui suit, soit encore on remplace 'h' par 'y' après certains 'a' et après 'e', 'i', et par 'w' après certains 'a' ou après 'o' et 'u'


REGLES DE TRANSFORMATION DU GAELUSIEN (OU CELTOÏQUE) EN TOWTàYESHI

t + e > she, ex: uateis (prophète) > washe; temellos (obscurité) > shemelos
t + i > shi, ex: tigernos (prince) > shighenos; pettia (pièce) > peshi
n + t + e > nche, ex: antenna (piège) > anchena
n + t + i > nchi
n + d + e > nghe, ex: andesondo (là bas) > anghesondo
n + d + i > nghi, ex: sindiu (aujourd'hui) > shinghî (sin est considéré comme préfixe, l'accent porte sur la seconde syllabe)
n + t + i + o > nchiyo > ex: karantioi (amoureux) > Karanchiyoy (nom d'une tribu réputée pour ses moeurs légères)
c + e > che, ex: cedos (prompt) > chedos
c + i > chi, ex: ocios (rapide) > ochi; toncia (succès) > tonchi
g + e > ghe, ex: tigernos (prince) > shighenos
g + i > ghi, ex: brogios > broghi; singis (svelte) > shinghi (étique)
s + e > she, ex: senos (prospérité) > shenos; senmo = musique (shehmo)
s + i > shi, ex: singis (svelte) > shinghi
d + e > je, ex: dexsiuos (Sud) > jehshiwos
d + i > ji, ex: dicantlo (récitation) > jikântlo; sudia (suie) > suji; bagaudis (rebelle) > bagowji; badiato (inondation) > bajito


HIATUS (SUITES DE VOYELLES)

- Maintien de l'intervocalique ou de l'initiale 'w' ou 'y';
uateis (prophète) > washe;
iaccos (prospère) > yakos
dexsiuos (Sud) > jehshiwos

- ‘a’ ou ‘e’ + ‘u’, waw > ‘ow’, ex: teutates > towtashe
auetos (persévérant) > owatos
acaunos (pierreux) > akownos
bagaudis (rebelle) > bagowji

- ‘a’ ou ‘e’ + ‘i’, jod > ‘ey’, ‘iy’
talayaka = lieu dangereux > taleyaka

- Sauf cas évoqués, voyelle 1 + voyelle 2 > voyelle 1,
ex: brogios (pays) > broghi;
ocios (rapide) > ochi;
uateis (prophète) > washe;
glanio (pureté) > glani;
coelios (présage) > koli;
gaippos (possesseur) > gapos
sudia (suie) > suji
brogios > broghi
laidos (poème) > lados
sindiu (aujourd'hui) > shinghî (sin est considéré comme préfixe, l'accent porte sur la seconde syllabe)


GROUPES CONSONNANTIQUES

S INITIAL (voir aussi ACCENT)

's' initiale devant consonne devient 'a', l'accent n'étant plus sur la première syllabe mais la seconde, il convient alors de le marquer d'un '^' sauf si la voyelle est suivie d'un 'h' auquel cas on sait qu'elle est accentuée
srocno (parfum) > arohno
spruto (ruisseau) > aprûto
stator (artiste) > atâtoa


'L' DEVANT CONSONNE

'l' + consonne > 'w' + consonne
ex: altros (professeur) > awtros
belsa (prairie) > bewsa
balcos (orgueilleux) > bawkos (également nom de la tribu disparue des Bawkoy)


GEMINEES

Simplification des géminées :

ex: iaccos (prospère) > yakos;
connacos (prudent) > konakos;
gaippos (possesseur) > gapos;
temellos (obscurité) > shemelo


TAU GAULOIS

- ‘th’ (tau gaulois également orthographié thêta ou double 's' ou double 'd' barré) > s (et est traité comme un 's' devant 'a' 'o' 'u', comme 'c' devant 'e' 'i'),
ex: comratho (pacte) > kohraso
cathis (haine) > kachi

- Il est considéré comme un groupe 'ts' devant consonne y compris liquide, ce qui ne permet pas sa conservation devant une liquide :
breithra (dispute) > brehra


OCCLUSIVE + LIQUIDE

conservation des groupes de consonnes ‘occlusive + liquide’, et ‘nasale + occlusive’ :
bracnos (pourri) > brahnos
labrarios (orateur) > labrari
dicantlo (récitation) > jikântlo
geistlos (otage) > ghehtlos


AUTRES GROUPES DE CONSONNES

sauf cas évoqué, ‘consonne 1 + consonne 2’ > ‘h + consonne 2’ si la syllabe précédant le 'h' est accentuée (voir ACCENT), sinon devient : ‘consonne 2’ sans ‘h’

ex: tigernos (prince) > shighenos
uertacos (précieux) > wehtakos
bracnos (pourri) > brahnos
adgnatios (philosophe) > ahnashi
comratho (pacte) > kohraso
dexsiuos (Sud) > jehshiwos
sestamo (résistance) > shehtamo


LETTRE 'X'

(En gaulois, 'x' se prononçait comme la jota espagnole devant consonne, et comme 'ks' en position intervocalique.) Un 'x' est considéré comme une suite 'ks' en position intervocalique :
uxisamos (suprême) > uhshisamos
il est normal qu'il chute devant une consonne :
dexsiuos (Sud) > jehshiwos
excondos (absurde) > ekôndos (normal)


ACCENT (voir aussi S INITIAL)

L'accent est sur la première syllabe de la racine, cependant s'il existait un 's' initial devant une consonne, celui-ci s'est transformé en 'a' inaccentué et l'accent porte alors sur la seconde voyelle. L'accent est indiqué par '^' sauf s'il est sur la première syllabe du mot (parce que pas de préfixe) ou si la voyelle est suivie par un 'h' :

an + region (anarchie) > arêghi
ad + genia (tempérament) > aghêni
di + cantlo (récitation) > jikântlo
com + nertos (robuste) > konehtos (graphie simplifiée pour konêhtos)
srocno (parfum) > arohno
spruto (ruisseau) > aprûto


SIMPLIFICATION DES FINALES (DEPEND DES DIALECTES)

En général :

- après un 'i' les finales 's' et 'n' s'amuissent: brogios > broghis > broghi
- après un 'e' les finales 's' et 'n' s'amuissent: teutates > towtashe
- cependant le suffixe 'men' conserve sa finale, ex: romen (prodige)
- après un 'u' les désinences 's' et 'n' s'amuissent: dubus > dubu
- le neutre terminé par 'on' prend la finale 'o' et devient féminin (3e décl. thème nasal)

ex: regidunon (palais royal) > reghedono (grotte royale), accusatif reghidoneni
tamon (peste) > tamo (acc. tameni)

- 'r' finale devient 'a'
ueuer (écureuil) > wowea (3e décl. thème en ‘r’)
stator (artiste) > atâtoa (idem)


REGLE D'OUVERTURE DES VOYELLES

Les voyelles s'ouvrent d'un cran en position post-tonique avant la finale SAUF :
- lorsque la voyelle témoigne d'un hiatus simplifié
- devant 'n', 'm', 'y', ou 'w' ou devant un groupe consonantique
- ‘o’ ou ‘u’ devant ‘p’ ou ‘b’
- ‘e’ ou ‘i’ devant ‘k’ ou ‘g’ (g dur)
- après un 'ch'
- un 'e' ne passe pas en 'a' après 'sh' ;
mais le préfixe ‘are’ devient ‘ara’ (même en position post-tonique si composition) :

regidunon (palais royal) > reghedono (grotte royale)

cassiciatis (parc à chevaux) > kashechishi, puis par simplification > kahcheshi (parc à animaux) (accent sur premier 'a', donc ouverture du premier 'i' en 'e', simplification du hiatus 'ia' en 'i', passage de la séquence 'ci' à 'chi', conservation de la fermeture de ce 'i' après 'ch', passage de la séquence 'ti' à 'shi', disparition de la désinence 's' après 'i', conservation du degré de fermeture en finale, d'où cassiciatis > kashechishi, qui sera simplifié en kahcheshi selon la règle exposée plus bas)

insepo (parole) > ihshepo (degré de fermeture de 'e' conservé après chuintante 'sh')

dexsiuos (Sud) > jehshiwos (le 'i' ne s'ouvre pas devant 'w')

auetos (persévérant) > owatos ('a' se ferme devant 'w', 'e' s'ouvre en 'a' en position posttonique)

ramedon (route) > ramado (sente, cheminement, long voyage périlleux) ('e' s'ouvre en 'a' en position posttonique)

uidubios (serpe) > widobi (conservation du 'w' en position initiale, ouverture du 'u' en 'o' en position post-tonique, simplification du hiatus 'io' en 'i', chute de la finale 's' après un 'i')

aremerio (précaution) > aramâri

senicommenio (tradition) > shenikomeni > shenkomeni (conservation du degré d'ouverture de la voyelle devant nasale ainsi que devant vélaire, par suite, le 'i' suivant une syllabe accentuée tend à disparaître)

aredercos (remarquable) > aredehkos (are + dercos, où dercos est la racine, donc l'accent porte sur la troisième syllabe, le 'e' de dercos demeure fermé devant un groupe consonnantique, par suite, le 'r' devant consonne devient 'h')

ambignatos (représentant) > ambinâtos (ambi + gnatos où ambi est préfixe, donc accent sur le premier 'a', le 'i' demeure fermé devant un 'g', ensuite le groupe de consonne est réduit)

badiato (inondation) > bajito ('i' est en fait issu de 'ia', il ne peut pas s'ouvrir)

enguina (ongle) > enguna (même remarque que préc.)

aremoricos (maritime) > aramôrikos (are- est préfixe mais il passe à ara-, accent sur 'mor', 'i' ne s'ouvre pas devant 'k')

uic-aremoricos (village maritime) > wikaramarekos


SIMPLIFICATIONS

- Les suites de syllabes chuintantes ont tendance à être simplifiées et refaites avec un 'h' sur la voyelle accentuée :

cassiciatis (parc à chevaux) > kashechishi > kahcheshi (parc à animaux)
rigisedon (royaume) > righishedo > rihchido
drucigena (méchanceté) > druchighena > druhchena

- Le 'i' suivant une syllabe accentuée tend à disparaître, sauf avant un groupe de consonne simplifié. Il est également conservé pour éviter de recréer des groupes de consonnes qui ont déjà fait l'objet d'une réduction.

senicommenio (tradition) > shenikomeni > shenkomeni (car la séquence 'nk' existe)
senister (ancêtre) > shenishea (car le groupe ‘st’ était complexe)


FORMES PARTICULIERES

- ‘nouientos’ (nouveau) devrait donner ‘nôyentos’, mais on a : ‘niyêndos’
- ‘palios’ (cailloux) devrait donner ‘pali’, mais on a ‘pahyos’ (CF Pahyàkaminos, le chemin caillouteux, nom d’une régionnette)

- certains dialectes ont introduit des viariantes ‘nd’, ‘mb’ et ‘ng’ pour ‘nt’, ‘mp’ et ‘nk’.

Il peut y avoir plusieurs formes pour un même mot:
ex: gutuator (/ *gutuater) > gututoa / gutushea
shenihtriye, shenitre (ancêtres)


SENS DES MOTS

Le sens de certains mots évolue de façon ‘primitive’, traduisant la pauvreté ou l'archaïsme du pays :

cassiciatis (parc à chevaux) > kahcheshi (poulailler)
singis (svelte) > shinghi (étique)
regidunon (palais royal) > reghedono (grotte royale)
ramedon (route) > ramado (sente, cheminement, long voyage périlleux)
clamos (malade) > klamos (moribond, mourant)

Le caractère surnaturel du pays a fait changer le sens de certains mots :

excondos (absurde) > ekôndos (normal)
iegis (glace) > yeghi (glace, surnaturel)


REGLES DE COMPOSITION (NOMS COMPOSES)

Les noms toutobroges sont généralement formés de deux éléments, l'un est antérieur et l'autre postérieur.

Lorsque deux noms se succèdent A-B, cela signifie "le B de A".

Les adjectifs sont suffixés au nom.

Dans un mot composé, l'accent porte sur la première syllabe de la racine du premier mot.
Par suite, si l'on veut bien faire, on applique notamment la règle d'ouverture des voyelles post-toniques.

La finale d'une nom, quand celui-ci est préfixé, se ramène aux seules voyelles o-/à- et e-/i-.
Devant une voyelle, la finale o-/à- est éludée.

Cette finale est 'o' devant une nasale, une labiale, 'w' ou 'l'. Elle est 'à' dans les autres cas.

Exemple de composition :

towtos = tribu ; yehshi = langue, langage ; towtàyeshi = la langue des tribus
katu = combat ; wehtos = miracle ; Katuwetos = Miracle du Combat
iwalakos = cri de victoire ; sakros = sacré ; Iwalakàsakros = Cri de Victoire Sacré
ahtos = ours ; weros = véritable ; Ahtowaros = Ours Véritable
neblos = nuage ; oba = beauté ; Nebloba = Beauté de Nuage


QUELQUES ELEMENTS DE GRAMMAIRE

/ = variantes dialectales


DECLINAISONS

N = nominatif et vocatif (sujet)
A = accusatif et datif (COD, pour, à, vers)
G = génitif, locatif, instrumental, sociatif, comitatif (de, dans, avec)


1ere déclinaison (plutôt masculin) singulier et pluriel

N = o(s) = oy / i
A = o(n) / u = u
G = e / i = u(s) / owi(s)


2e déclinaison (plutôt féminin)

N = a = ay / as
A = i = abo
G = iya / as = ano / abi


3e déclinaison (masculin ou féminin)

N = i(s) = eye / e(s)
A = i / e = ebo
G = e(s) / o(s) = iyo / ebi


3e, thème nasal (plutôt féminin)

N = o = one(s) / oneye
A = oni = embo
G = ene(s) / eno(s) = eniyo / embi


3e, thème en 'r' (plutôt masculin)

N = a = re(s) / reye
A = ri = rebo
G = re(s) / ro(s) = riyo / rebi


CONJUGAISON

S = singulier
P = pluriel
m = masculin
f = féminin

- Les pronoms sont souvent utilisés, sauf aux premières personnes où ils sont rares

1 = (mi)
2 = tu
3m = a
3f = shi

1P = (anî)
2P = su(s)
3pm = i
3Pf = shi

- On recourre toujours aux désinences verbales

1 = -(o)mi
2 = -(e)(s)
3m = -(e)
3f = -(e)
1P = -(o)ma / -(o)mos
2P = -(e)she
3Pm = (o)(n)
3Pf = (o)(n)


VERBE RONFLER (ancien thème en -o/e-)

(MI) AREHNOMI
TU AREHNE
A AREHNE
SHI AREHNE

(ANÎ) AREHNOMA
SU AREHNCHE
I AREHNON
SHI AREHNON


VERBE COURIR (ancien thème en -o/e-, archiphonème t/sh)

(MI) RETOMI
TU RESHE
A RESHE
SHI RESHE

(ANÎ) RETOMA
SU RESHESHE
I RETON
SHI RETON


VERBE PRIER (ancien thème en -i-)

(MI) WEJIMI
TU WEJIYE
A WEJIYE
SHI WEJIYE

(ANÎ) WEJIMA
SU WEJISHE
I WEJIYON
SHI WEJIYON


VERBE AIMER (ancien thème en -a-)

(MI) KARAMI
TU KARA
A KARA
SHI KARA

(ANÎ) KARAMA
SU KARASHE
I KARAN
SHI KARAN




VERBE ETRE (irrégulier) : la plupart des pronoms personnels y sont facultatifs

1 (mi) imi
2 tu (e)shito
3m (a) (e)shi
3f (shi) (e)shi
1p (anî) emeshi
2p su (e)hsu
3pm (i) shenchi
3pf (shi) shenchi



AUTRES TEMPS / MODES (à compléter)

subjonctif : infixe -s'
désidératif : infixe -shiye- ou -shiyo-
prétérit : suffixe -u ou -i
préverbe : to-


CONJUGAISON DES PREPOSITIONS

Comme dans les langues celtoïques, les prépositions se conjuguent, ex. avec KANCHI ('avec'):

avec moi = (MI) KANCHIMI
avec toi = TU KANCHI
avec lui = A KANCHI
avec elle = SHI KANCHI
avec nous = (ANÎ) KANCHIMA
avec vous = SU KANCHISHE
avec eux = I KANCHI
avec elles = SHI KANCHI


ACCORD DE L’ADJECTIF EN GENRE ET EN NOMBRE

EXCEPTION : L’ETAT TRANSITOIRE MARQUE PAR L’INVERSION DU GENRE

Pour marquer un état transitoire, on inverse le genre de l’adjectif:

Si c’est un homme qui parle, il dira ‘imi ishetos’ = ‘je suis soiffard’ pour signifier qu’il est alcoolique, mais ‘imi isheta’ ‘je suis soiffarde’ pour signifier qu’en ce moment il réclame du vin. Et inversement pour une femme (respectivement ‘imi isheta’, ‘imi ishetos’).

On inverse de même le genre après le nom :
wiros ishetos = un homme alcoolique
wiros isheta = un homme voulant boire
bena isheta = une femme alcoolique
bena ishetos = une femme voulant boire


DERIVATION

Le suffixe s'infixe généralement avant la déclinaison qui est souvent conservée. Les colorations en ‘o’ s’effacent devant le féminin en ‘a’.

- fonction (métier) : -dan-os/a
galumi = je crie ; galodanos = crieur
yakomi = je guéris ; yachedanos = guérisseur

- celui ou celle qui fait quelque chose (dérivé du verbe) = -on-os/a
preyami = j'achète ; preyonos = acheteur
tepomi = je fuis ; teponos = fuyard

- celui ou celle qui est caractérisé par une chose = -(y)et(o)-
boshi = bosse ; boshiyetos = bossu (féminin boshiyeta, voir accord de l’adjectif)
itos = soif ; ishetos = soiffard

- habitant de : -owo- / -oyo- / -ashi-
Kondatlowikos = Kovo (nom d'un village) ; kondatlowikashi = habitant de Kovo
Towtobroghi (nom d'une grande région) ; towtobroghiyowa = habitante du Towtobroghi

- qui frappe par une chose, qui est puissant par : -biyo-
glani = diamant ; glambiyos = dragon
talamaka = masque magique ; talamakabiyos = sorcier masqué

- collectif : -anchi(yo)-
watos = prophétie ; watanchi(yo(s)) = ensemble des prophéties, prévisions
shewto = regard ; shewtanchi(yo(s)) = ensemble des regards, examen
cheluno = récipient ; chelunanchiyo = cuisine
shenkomeni = tradition ; shenkomenanchi = héritage traditionnel

- nom de lieu : -yako-
itos = soif ; itoyakos = les Enfers
kru = sang ; kruyako = champ de bataille
lohga = trace ; lohgeyaka = piste (de chasse)
nochi = nuit ; nochiyako = les Enfers
tala = hardiesse ; taleyaka = lieu dangereux

- ceux qui viennent de : -no- / -iko- ( ‘n’ + ‘iko’ > ‘nko’)
Mada = pays de Madha ; madanos, madankos = homme originaire de Madha
komeni = mémoire ; komeninos, komenkos = initié ou futur initié
briga = montagne ; briganos, brigikos = celui qui vient de la montagne
eri = lointain (masc.) ; erina, erika = jument

- diminutif familier (hypocoristique) : -ilo-
kantlari = musicien ; kantlarilos = petit musicien
sua = soeur ; surila = soeurette

- dérivé patronymique : -iy-os/a / -in-os/a / -ak-os/a / -yak-os/a
Kohshisamos > Kohshisamiya = fille de K.
Sakroshelatos > Sakroshelatinos = fils de S.
boshiyetos = bossu ; boshiyetaka = la fille du bossu

lundi 19 septembre 2011

L'actualité en bref

A l'initiative du Collectif Festif Grand-Régional (Towtobroghi), y' est prévu prochainement de proclamer un jour de Fête des Cultures Micromondiales. Mais la Grande Région semble présentement trop isolée pour pouvoir donner à l'événement la moindre portée intermicronationale. En tout cas, ce collectif-là a décidé d'inviter les diverses tribus de la contrée-là à défiler bientôt (mais on ne savons quand) à Kovo avec leurs différents tartans dont les couleurs sont toujours symboliques et pleines d'enseignements, par Towtashe. Même les gamzéfonistes et les Ehtranoj kovdevenaj y'ont constitué leur propre tartan aux couleurs de l'espoir, de la mysticienté et du sociétalisme. Les lépreux y promettent de ne pas être en reste, et de faire entendre mêmement leurs revendications avec quelque tartan de leur invention.

Le Congrès des Druides Diurnes du Towtobroghi a adopté à l'unanimité une motion reprochant à la "Cellule de base de ceux qui s'intéressent aux affaires étrangères" le manque de prise en compte de la bienveillance universelle dans les affaires étrangères; appelant à une plus grande élévation spirituelle et à recentrer la vie du pays sur celle-ci, elle affirme que la vocation du Pays des Tribus n'est pas de se mêler des querelles du monde mais, en pratiquant l'auto-rabaissement, d'épuiser l'agir toutobroge et de viser à la libération du cycle des réincarnations.

Manifestation de lépreux à Kovo: le Collectif des Lépreux en Lutte réclame le respect des promesses qui leur ont été faite pour les faire déménager de Praulejo à Kunvenega la Malproksima.

samedi 10 septembre 2011

La première prière d'auto-rabaissement de Gawshepos dans la version de Sheytukontakoy

Voici la version de Sheytukontakoy du Sakrolados, la prière de Gawshepos visant à débuter le rabaissement du soi illusoire et à célébrer tous les êtres du Cosmos; il s'agit de la prière la plus commune du culte ahyanamoni répandu dans le Towtobroghi

Devant toi, ô Trifrons, je me prosterne.
Devant vous tous, ô tous les Etres, en m'inclinant au sol, je célèbre la formule!
Louange à la Formule et Formulation de l'univers!

Me voici le plus obscur observant de la Formule
Par Laquelle ces fumigations sacrées vont à tous les Êtres,
Par Laquelle s'ouvre le passage à travers le temps et l'espace,
Par Laquelle les Êtres mortels communient avec leurs Âmes dans le territoire de l'Esprit

Ô Flamme, dieu de la Formule, à mon tour obscur, je répète le mot "Flamme",
Et, aussitôt, parToi, la Flamme sourd, elle accomplit un pas qui est le Nemeton,
Et ce pas, par son scintillement de feu et d'eau, révèle soudain, hiérophanie, la poésie qui est la grâce.
Me prosternant dans la Ténèbre, je louange cette Âme de poésie pour tous les Êtres,
Dès lors, ô Âme sise dans la poésie, tous les Êtres trouvent asile en Toi!

Ô Flamme, dieu de la Formule, à mon tour obscur je répète le mot "Flamme",
Et, aussitôt, par toi, la Flamme sourd, elle accomplit un pas qui est la Chasse.
Les traces et signes de cette proie révèlent soudain, hiérophanie, la manifestation de la proie qui est la grâce.
Me prosternant dans la Ténèbre, je louange cette Âme de manifestation de la proie pour tous les Êtres,
Dès lors, ô Âme sise dans la manifestation de la proie, tous les Êtres sont par Toi recréés!

Ô Flamme, dieu de la Formule, à mon tour obscur, je répète le mot "Flamme",
et, aussitôt, par toi, la Flamme sourd, elle accomplit un pas qui est l'Elan vital en ce monde.
Et la souffrance vitale révèle soudain, hiérophanie, le sacrifice d'accomplissment du dessein vital qui est la grâce.
Me prosternant dans la Ténèbre, je louange cette Âme d'accomplissment de l'Elan vital pour tous les Êtres,
Dès lors, ô Âme sise dans l'accomplissment du dessein vital, Tu es du miel pour tous les Êtres!

Ô Toi qui résides dans la Ténèbre, Flamme impérissable de Lugos, Foudre inextinguible de Tarané,
Accorde poésie, don de la proie et élan vital à tous les Êtres;
Tu es domination et puissance des dharmas et Tu es l'Océan des Oeuvres!

mardi 6 septembre 2011

L'actualité en bref

Un nouvel institut cartographique travaillerait sur la question controversée des contours du pays.

Après une brève ouverture (quelques jours) des canaux de communication des futures institutions cartographiques du Micromonde Francophone, ceux-ci ont été à nouveau coupés pour une maintenance de quinze jours. Seuls les messages techniques peuvent y transiter. (Mais les canaux de communication de l'IGM seraient opérationnels.)

Le Secrétaire Général Sakroshelatos LXXVIII, en étape à Wikaramareko, a prononcé le 2 septembre le discours de clôture du Ier bilan trimestriel de la Grande Région Autonome du Towtobroghi, discours retransmis par téléphone satellite à Kovo et dans lequel il donne les raisons du danger de chaos et d'effondrement qui menace les micronations les moins peuplées dans un contexte intermicronational en crise et où les canaux de communication multilatérale manquent cruellement.

Les Hommes-Bêtes Sauvages et les Néandertaliens l'affirment: la Grande Région Autonome de la Volkona n'a pas souffert des tempêtes ontologiques. Elle n'a subi aucun chaos. Son commerce maritime est toujours florissant. (Difficile pour le moment d'en savoir plus.)

Suite à l'attaque le 17 août par les Wenâwoy contre les Kohboy Sowloseney, le héraut trépané Shenihtroli est arrivé à Kovo avec la tête du washinghetri Komenalashe mort pour la gloire toutobroge.

Le Towtobroghi s'est doté de nouvelles armoiries (à nouveau!)

Les religieux omlaniens sont arrivés à Kovo après une longue remontée des gorges de Manchipa. En attendant la construction de la future mosquée, ils tentent de trouver un bâtiment en dur et des auditeurs pour commencer leurs prêches.

L'armurerie de la base de Madaduno a été cambriolée le week-end dernier. Seules quelques armes à feu et des munitions ont été volées. L'action a été revendiquée par un groupe jusqu'ici inconnu: le KSBC (Cellule de combat contre l'oppression.) Dans son communiqué de revendication, le KSBC a précisé qu'il s'efforce de doter ses combattants d'armes modernes. L'action a révélé que la base madhanaise vivait jusqu'ici dans une relative quiétude, malgré la présence suspecte à ses abords, par moments, d'humanoïdes Wenâwoy.

Le lendemain, les Wenâwoy étaient également passés à l'attaque mais, n'ayant aucune arme à feu, étant du reste notoirement désorganisés, et, de plus, la base étant en alerte, ils ont été facilement mis en déroute par l'armée madhanaise. L'Emir Mustapha II Benyaya a aussitôt envoyé un de ses conseillés spéciaux pour une mission de rétablissement de l'ordre.

Des prospecteurs madhanais sont arrivés à Madaduno. Pendant qu'ils remontent les gorges, ils embauchent quelques guides dans le but de prospecter les montagnes où, pensent-ils, il y a probablement des métaux. Les Toutobroges mentionnent l'existence d'un métal inconnu et noir: le kanao, qui aurait des propriétés étranges.

Le voyageur Amoros P. Ytna recherche des lieux propices au tourisme ainsi qu'un prêt important. Il s'est mis en relation avec les prospecteurs pour emporter un appareil photographique sophistiqué afin de photographier le bord méridional de la Mer Intérieure.

dimanche 4 septembre 2011

Le premier bilan trimestriel du Towtobroghi conclut que l’Umujo et les micronations les moins peuplées sont en danger

Version dernière et officielle du discours, par le Secrétaire Général Sakroshelatos LXXVIII, à Wikaramareko, de clôture du 1er bilan trimestriel de la Grande Région Autonome de Towtobroghi du pays d’Umujo.

Compagnons

En tant que Secrétaire Général de l'Umujo, vous m'avez chargé de la tâche de prononcer le discours de clôture du premier bilan trimestriel de la Fédération d'Umujo. Je rends hommage à l'immense travail réalisé par les différents secrétariats agissant au nom de la Fédération et pour son développement, travail vis-à-vis duquel mon discours, en souhaitant qu'il soit quelque peu digne de toute l'oeuvre accomplie, n'a d'autre mérite que de présenter le plus succintement qui soit les grandes lignes.

Car la principale dimension de notre pays est bien cette coopération commune horizontale de tous et de toutes, chacun à sa mesure et dans son domaine de prédilection, afin d'ériger, pierre après pierre, la Colline de notre Avenir. Telle est bien la Coutume qui assemble les Tribus. Et, par Towtashe, mon coeur se réjouit sept-vingt fois de cela !

Comme vous le savez, notre micronation s'est constituée à partir du moment où des Etrangers, des gens des Pays Extérieurs, ont traversé les montagnes du Yeghiglahtay et sont arrivés au lieu qu'ils ont nommé Ekenirejo, le "lieu par lequel on commence à entrer [dans le pays]", nom que les Toutobroges ont changé en Ekelirejo, le "lieu d'où l'on commence à sortir [du pays]".

Avant cela, il n'y avait en Umujo-Towtobroghi aucun souvenir de l'écriture ni de la roue, et aucune connaissance du travail à chaud du métal autre que le bronze. Nous n'avions aucune conscience de l'existence même des Pays Extérieurs ni de la technologie prodigieuse qu'ils ont accumulé grâce à leur science.

Les Etrangers ont traversé le Yeghiglahtay sur les traces de leur prophète Gamzefon, à cause de légendes qui leur laissaient penser qu'il avait dû suivre ce chemin dans la forêt Almasonienne que nous appelons Alimâsa. Ces Etrangers ont reconnu en notre héros légendaire Gawshepos leur prophète, et en la langue initiatique du drudayeshi protocolaire une langue dérivée du Gamzéfonique.

Ces Etrangers nous ont persuadés de la nécessité de constituer un "Etat" pour préserver nos intérêts vis-à-vis des Pays Extérieurs. Cependant, notre pays étant trop peu peuplé et trop montagneux, l'idée même d'autorité nous est demeurée étrangère, car, comme vous le savez, chez nous, Toutobroges, les druides, guerriers et cultivateurs-bergers-chasseurs sont sur le même plan, et la femme a autant de droits que l'homme, et chacun peut exprimer ses vues au conseil tribal qui prend ses décisions, de façon informelle, à l'unanimité. Un savant d’un pays extérieur a prétendu qu’ainsi nous nous serions éloignés de l’esprit de nos ancêtres gaélusiens-celtoïques, qui étaient hiérarchisés, mais nous, depuis l’origine, par Donchena, nous ne connaissons pas d’autre manière de vivre que la nôtre.

Donc, c'est ainsi que s'est réuni et constitué à Kunvenega Vilaĝo [Kovo], le 23 mai 2011, le Congrès fondateur de notre Fédération. En effet, la solution d'une fédération traditionnelle des tribus s'est naturellement imposée à l'esprit des populations, sur le modèle fédéral qui organise ces mêmes tribus de bas en haut, afin de constituer le vaste ensemble social du Towtobroghi ou "Pays des Tribus", ainsi que de l'Umujo.

Ce travail fut, en réaction, rendu plus nécessaire encore, accéléré par l'incursion dans le Pahyàkaminos de mercenaires envoyés par des multinationales dans le but de prendre politiquement le contrôle de cette Régionnette extrême-occidentale et ensuite de tout le pays. Mais les Toutobroges, grâce à la nature rude du climat, à leur connaissance du terrain, ainsi que grâce à leur courage légendaire, ont réussi à défaire ces mercenaires et à s'emparer de leurs armes à feu et du peu de munitions qu'il restait à l'issue de ces combats.

Dans l'intervalle, la Fédération d'Umujo a adhéré à NationStates, un vaste ensemble de micronations anglichophones. A cette époque, le Towtobroghi et l'Umujo étaient concrètement une seule et même entité: les Secrétariats de l'un et de l'autre étaient confondus, même si la conscience du caractère supra-régional de la Fédération commençait d'émerger lentement. Les quelques Etrangers présents dans le pays ont eu un rôle majeur dans la constitution de cette Fédération et dans les charges de Secrétariats. C'est à cette époque que remonte l'adoption du Gamzéfonique comme langue officielle et langue de travail au sein de la fédération.

A partir de là, tout resta à construire et à faire pour sortir le pays de son état d'hypodéveloppement.

Les parolkomisiitoj [porte-paroles, ambassadeurs] qui furent envoyés à NationStates, ce très lointain et gigantesque ensemble de parlements anglishophone, se sont retrouvés perdus linguistiquement, et même au sens propre, dans ces immenses assemblées où l'on prononçait, un peu en les criant pour tenter de se faire entendre, des discours sur les nations qui n'étaient pas toujours confirmés sur le terrain.

Il fallait, dans NationsStates, adhérer à l'une des innombrables Régions pour connaître un parlement de taille quelque peu humaine. L'Umujo a opté pour l'un d'eux qui se réclamait de la démocratie directe, mais qui, en fait, ne faisait rien d'autre que discuter dans le langage du démon Ehkludos sous l'égide d'un homme politique charismatique qui s'occupait seul des choses sérieuses de la Région.

Hélas, malgré ces deux efforts d’adhésion, aucun de nos contacts directs avec d'autres micronations ne s'est suivi de relations diplomatiques effectives. Mais nous, notre but n’était pas de siéger ici ou là, mais bel et bien de développer le pays ; cela n'était pas possible. Nous avons donc quitté NationSates.

Après un mois d'interrogations, d'études, l'Umujo-Towtobroghi demandait à l'Archipel du Micromonde la reconnaissance de son territoire, ce que nous obtînmes à l'unanimité de la part des pays votants à notre sujet.

C'est un travail acharné de notre diplomatie qui a réussi à sortir le pays de l'obscurité. Le premier pays qui nous secourut fut le Meniro, car il nous permit d'acquérir des céréales afin de garantir les quelques élèves, que nos Etrangers à nous formaient à l'écriture, contre le risque de famine.

Ensuite, le Verlor nous a envoyé des livres de classe et deux dirigeables. Cela a sauvé le programme d'alphabétisation et permis à notre diplomatie de voyager parcimonieusement par les airs.

En partie grâce à cela, moi-même, je suis venu à Madha sur l'invitation de l'Emir, et j'ai pu négocier de nouveaux contrats. En résumé: il s'agit de l'importation de livres notamment de science, d'échanges de gens de métier spécialisés, de formation militaire... des choses essentielles pour sortir le pays de son état de faiblesse.

Les druides ont pris conscience que les Pays Extérieurs ne vivent pas sous la protection de la Coutume; les druides ont donc décidé que notre littérature orale traditionnelle devait être notée, étant donné que les peuples Autochtones ont laissé peu de traces et quasiment aucun écrit dans les autres pays du micromonde et ont d'ailleurs été pour la plupart exterminés et niés. — La notation de toute notre littérature orale est un chantier immense qui s'étalera sur plusieurs années en demandant un travail constant. —

Ce fut une époque presque radieuse, où tout semblait enfin démarrer. Le pays de la Volkona [situé quelque part en Umujo septentrional], belle surprise, envoya son Prince en personne afin de rejoindre la Fédération, et je remis solennellement en tant que Roi des Tribus un OEuf Cosmique [oursin fossile] à cet illustre envoyé pour son pays, afin que cet OEuf Sacré veille toujours sur la Volkona.

Cette adhésion nous obligea quant à nous à distinguer clairement ce qui relevait de l'Umujo et ce qui était du Towtobroghi. A préciser quels étaient les compétences et Secrétariats de chaque entité.

Mais l'Archipel du Micromonde était à l'origine l'héritier d'une tradition de micromonde avantageant les micronations les plus peuplées et les plus dynamiques. Il fut reproché à M. Dominguez, par d'autres représentants, de prendre trop d'ascendant sur le micromonde et d'en modifier l'esprit. Il lui fut réclamé que la gestion cartographique ne soit plus en rien (de près ou de loin) du ressort de quiconque, mais qu'elle appartienne au démon Ehkludos [?].

— Trop souvent, en effet, les politiciens, autoproclamés géographes, ont fait fi des intérêts des populations. Nous avons dès ce temps mesuré que nous, Oumouyens, sommes avant tout des Autochtones face à un micromonde qui a le plus souvent repoussé, réduit, exterminé, parqué, assimilé et nié ce type de population, dont c’est tout juste s’il est question au niveau officiel ou même historique de ces Etats. Mais, trop de difficultés assaillent notre pays pour que nous reprochions à ceux qui nous aident leur colonialisme. Cela peut nous pousser à baiser la main qui nous nourrit, tandis qu’elle a assassiné notre frère. A cause de cette situation, un groupe de rebelles toutobroges, le KSBC, a décidé d’agir en dehors de la Fédération et de cambrioler l’armurerie de Madaduno pour se doter d’armes modernes, afin de s’en prendre, à leur échelle, aux intérêts des micronations coloniales, et ce, en dépit de notre appel à la raison. Or Madha est notre principal partenaire, et nous ne pouvons pas accepter qu'il soit traité de la sorte. —

Pour en revenir à l’Archipel, le fait que M. Dominguez maintienne ses positions contre les premières rébellions fut la cause de la guerre qui vit la fin de l'OMF. Comme M. Dominguez ne voulut point repousser l’adhésion des micronations dans le champ du démon Ehkludos [?], cette institution fut d'abord contestée par les micronations rebelles auprès desquelles notre pays s'est à son tour engagé. C’est ainsi que nous, rebelles micromondiaux, engagions des tractations informelles entre nous pour la refondation d'institutions micromondiales : le futur "Micromonde francophone", sur la base de la tradition qui privilégie les micronations les plus peuplées et privilégie [comme nous disons en Towtobroghi] "le repousser vers l'ordalie d'Ehlkudos de quiconque vient dire son pays". Pendant ce temps, la guerre emportait l’Île de la Conférence.

Depuis, le micromonde espère le renouveau des institutions intermicronationales. M. Dominguez conserve son autorité sur certaines micronations et a réouvert ses canaux de communication. Mais ces institutions demeurent boycottées par d'éminents représentants. L'on attend toujours que les connexions reprennent sur le nouveau réseau de communication du Micromonde francophone

Certes, cette absence d'institutions intermicronationales adaptées ou fréquentées ne gène probablement pas trop les micronations les plus peuplées (MNPP), mais elle met en danger les autres, dont notre pays fait partie. Car une micronation parmi les moins peuplées (MNMP) fait dépendre son réseau de communications interne du réseau intermicronational, et, quand elle se voit fermer ces canaux de communication multilatéraux, elle perd du même coup ses propres moyens de communication internes, ce qui la prive de toute dynamique interne. Cela met en danger direct cette entité socio-politique; le risque étant grand, alors, pour celle-ci, d'effondrement pur et simple, de chaos et de disparition. Tant que ces moyens de communication micromondiaux ne sont pas effectivement pleinement opérationnels, les MNMP sont en grand danger.

Les récents changements micromondiaux ont souvent eu lieu dans un climat tendu, peu propice aux échanges diplomatiques normaux, ce qui a empêché plusieurs pays de bénéficier de relations avec les autres; dès lors, ces pays ne donnent plus de nouvelles aujourd'hui et semblent, selon une source extérieure non confirmée, s'être délités complètement ; ainsi, nous sommes inquiets pour Garonne, l’Ayale... mais le sort du Verlor nous tient particulièrement à coeur: que devient le pays qui nous envoya les tout premiers livres de classe, ces trésors de notre avenir?

Les relations multilatérales sont encore lettre morte pour l'Umujo, ce qui affecte aussi notre propre cohésion: à quoi bon être une entité géopolitique si les neuf dixièmes des Pays Exterieurs nous laissent, par force, et ce, bien que ayons connu deux tempêtes terribles, à nos difficultés et à nos ennemis Wenâwoy? Si, pour nous, avec nos précaires moyens techniques, rétablir des communications avec le micromonde dure un temps fou ? Où trouver l’électricité ? Comment payer la facture de télétransmission ? Et comment répartir l’usage de deux ordinateurs pour tout un pays ?

Malgré tout, nous avons continué d'oeuvrer pour les relations bilatérales, afin de poursuivre notre programme de développement. De nouveaux progrès ont été accomplis, comme par exemple les ventes que nous avons faites de bois précieux avec le Meniro et du terrain à Kovo pour des religieux madhanais nous ont permis de constituer une petite réserve monétaire initiale afin de pouvoir acquérir, dans le futur, quelques biens technologiques parmi tous ceux qui nous font si cruellement défaut.

Mais des insuffisances graves demeurent: sous-alimentation, analphabétisme, vendetta et guerres, superstitions, pauvreté du sol, dureté du climat, enclavement, relief excessif, géographie mouvante et paradoxale, pas d’écoles pour les enfants (seulement quelques étudiants sélectionnés avec soin), pas de banques, pas de monnaie, pas de routes, pas de statitiques, graves insuffisances comptables, pas de documentation, pas de communications internes ou externes modernes sauf quelques téléphones satellites gênés par des tempêtes électromagnétiques, grave insuffisance des aérostats, très bas niveau d'instruction et rareté des interprètes, absence quasi totale d'armement moderne, pas de médecine moderne ni d’hôpitaux ni de vaccination ni de médicaments… ne sont que quelques exemples des innombrables difficultés de l'Umujo-Towtobroghi.

Le climat tendu au niveau intermicronational a déclenché l'ire des dieux; des tempêtes ontologiques ont à deux reprises bouleversé la géographie toutobroge. Ces tempêtes ont compromis, en Towtobroghi, les récoltes ainsi que la santé du bétail, et la famine menace notre prochain hivers.

Les communications ont été tout ce temps coupées avec la Volkona, et c’est seulement maintenant, après des semaines d’incertitude, que des nouvelles indirectes et imprécises nous parviennent avec retard, grâce aux dires de nos voisins du Nord-Est, les Hommes-Bêtes Sauvages et des Hommes de Néanderthal. Comme si la Volkona se trouvait à des années lumières de nous, alors c’est pourtant, à ce qu'il paraîtrait, notre plus proche voisin !

Nous devons donc continuer l'oeuvre de développement d'Umujo qui a été commencée, même si nous sommes peu nombreux à en porter la charge, sinon, le pays pourra sombrer à nouveau dans l'obscurité. Nous savons tous que nos ennemis intérieurs, les Wenâwoy (alliés de l'Ombre), n'attendent que l'occasion de nous voir douter de nous pour nous subvertir à leur démon et amener dans le Towtobroghi le principe d'Autorité qui nous est à nous, Toutobroges, fondamentalement étranger.

Nous Toutobroges, depuis cet Âge d'Or où la déesse Donchena apparut à notre Ancêtre Gawshepos, sommes les gardiens de la Coutume d'Autonomie et de l'Ordre cosmique archaïque. Ce sont nos rites qui, chaque Solstice d'hivers, refondent symboliquement le Micromonde. C'est grâce à nous que les Ombres ne se sont pas emparées jusqu'ici de l'Âme de toutes les micronations. Il est donc essentiel que nous surmontions encore nos difficultés pour suivre la Voie Juste des Hommes Intègres. Ce n'est qu'ainsi que nous sortirons le pays de l'Âge des Ténèbres et montrerons au micromonde que nous n'avons jamais déchu de notre alliance sacrée avec le Dharma holistique, ni du respect sacré que nous devons porter aux différentes Âmes génériques d'êtres vivants.

Sakroshelatos LXXVIII, Secrétaire Général de la Fédération d'Umujo, à Wikaramareko, le 2 septembre 2011.

Ankoraŭ novaj insignoj de la Memstara Regionego de Toŭtobroĝi (...ĝis kiam?)


jeudi 1 septembre 2011

Le premier bilan trimestriel du Towtobroghi conclut que l’Umujo et les micronations les moins peuplées sont en danger

Première version, non officialisée, du discours de Wikaramareko par le Secrétaire Général Sakroshelatos LXXVIII de clôture du 1er bilan trimestriel de la Grande Région Autonome de Towtobroghi du pays d’Umujo.

Compagnons,

En tant que Secrétaire Général de l'Umujo, vous m'avez chargé de la tâche de prononcer le discours de clôture du premier bilan trimestriel de la Fédération d'Umujo. Je rends hommage à l'immense travail réalisé par les différents secrétariats agissant au nom de la Fédération et pour son développement, travail vis-à-vis duquel mon discours, en souhaitant qu'il soit quelque peu digne de toute l'oeuvre accomplie, n'a d'autre mérite que de présenter le plus succintement qui soit les grandes lignes.

Car la principale dimension de notre pays est bien cette coopération commune horizontale de tous et de toutes, chacun à sa mesure et dans son domaine de prédilection, afin d'ériger, pierre après pierre, la Colline de notre Avenir. Telle est bien la Coutume qui assemble les Tribus. Et, par Towtashe, mon coeur se réjouit sept-vingt fois de cela !

Comme vous le savez, notre micronation s'est constituée à partir du moment où des Etrangers, des gens des Pays Extérieurs, ont traversé les montagnes du Yeghiglahtay et sont arrivés au lieu qu'ils ont nommé Ekenirejo, le "lieu par lequel on commence à entrer [dans le pays]", nom que les Toutobroges ont changé en Ekelirejo, le "lieu d'où l'on commence à sortir [du pays]".

Avant cela, il n'y avait en Umujo-Towtobroghi aucun souvenir de l'écriture ni de la roue, et aucune connaissance du travail à chaud du métal autre que le bronze. Nous n'avions aucune conscience de l'existence même des Pays Extérieurs ni de la technologie prodigieuse qu'ils ont accumulé grâce à leur science.

Les Etrangers ont traversé le Yeghiglahtay sur les traces de leur prophète Gamzefon, à cause de légendes qui leur laissaient penser qu'il avait dû suivre ce chemin dans la forêt Almasonienne que nous appelons Alimâsa. Ces Etrangers ont reconnu en notre héros légendaire Gawshepos leur prophète, et en la langue initiatique du drudayeshi protocolaire une langue dérivée du Gamzéfonique.

Ces Etrangers nous ont persuadés de la nécessité de constituer un "Etat" pour préserver nos intérêts vis-à-vis des Pays Extérieurs. Cependant, notre pays étant trop peu peuplé et trop montagneux, l'idée même d'autorité nous est demeurée étrangère, car, comme vous le savez, chez nous, Toutobroges, les druides, guerriers et cultivateurs-bergers-chasseurs sont sur le même plan, et la femme a autant de droits que l'homme, et chacun peut exprimer ses vues au conseil tribal qui prend ses décisions, de façon informelle, à l'unanimité. Un savant d’un pays extérieur a prétendu qu’ainsi nous nous serions éloignés de l’esprit de nos ancêtres gaélusiens-celtoïques, qui étaient hiérarchisés, mais nous, depuis l’origine, par Donchena, nous ne connaissons pas d’autre manière de vivre que la nôtre.

Donc, c'est ainsi que s'est réuni et constitué à Kunvenega Vilaĝo [Kovo], le 23 mai 2011, le Congrès fondateur de notre Fédération. En effet, la solution d'une fédération traditionnelle des tribus s'est naturellement imposée à l'esprit des populations, sur le modèle fédéral qui organise ces mêmes tribus de bas en haut, afin de constituer le vaste ensemble social du Towtobroghi ou "Pays des Tribus", ainsi que de l'Umujo.

Ce travail fut, en réaction, rendu plus nécessaire encore, accéléré par l'incursion dans le Pahyàkaminos de mercenaires envoyés par des multinationales dans le but de prendre politiquerment le contrôle de cette Régionnette extrême-occidentale et ensuite de tout le pays. Mais les Toutobroges, grâce à la nature rude du climat, à leur connaissance du terrain, ainsi que grâce à leur courage légendaire, ont réussi à défaire ces mercenaires et à s'emparer de leurs armes à feu et du peu de munitions qu'il restait à l'issue de ces combats.

Dans l'intervalle, la Fédération d'Umujo a adhéré à NationStates, un vaste ensemble de micronations anglichophones. A cette époque, le Towtobroghi et l'Umujo étaient concrètement une seule et même entité: les Secrétariats de l'un et de l'autre étaient confondus, même si la conscience du caractère supra-régional de la Fédération commençait d'émerger lentement. Les quelques Etrangers présents dans le pays ont eu un rôle majeur dans la constitution de cette Fédération et dans les charges de Secrétariats. C'est à cette époque que remonte l'adoption du Gamzéfonique comme langue officielle et langue de travail au sein de la fédération.

A partir de là, tout resta à construire et à faire pour sortir le pays de son état d'hypodéveloppement.

Les parolkomisiitoj [porte-paroles, ambassadeurs] qui furent envoyés à NationStates, ce très lointain et gigantesque ensemble de parlements anglishophone, se sont retrouvés perdus linguistiquement, et même au sens propre, dans ces immenses assemblées où l'on prononçait, un peu en les criant pour tenter de se faire entendre, des discours sur les nations qui n'étaient pas toujours confirmés sur le terrain.

Il fallait, dans NationsStates, adhérer à l'une des innombrables Régions pour connaître un parlement de taille quelque peu humaine. L'Umujo a opté pour l'un d'eux qui se réclamait de la démocratie directe, mais qui, en fait, ne faisait rien d'autre que discuter dans le langage du démon Ehkludos sous l'égide d'un homme politique charismatique qui s'occupait seul des choses sérieuses de la Région.

Hélas, malgré ces deux efforts d’adhésion, aucun de nos contacts directs avec d'autres micronations ne s'est suivi de relations diplomatiques effectives. Mais nous, notre but n’était pas de siéger ici ou là, mais bel et bien de développer le pays ; cela n'était pas possible. Nous avons donc quitté NationSates.

Après un mois d'interrogations, d'études, l'Umujo-Towtobroghi demandait à l'Archipel du Micromonde la reconnaissance de son territoire, ce que nous obtîmes à l'unanimité de la part des pays votants à notre sujet.

C'est un travail acharné de notre diplomatie qui a réussi à sortir le pays de l'obscurité. Le premier pays qui nous secoura fut le Meniro, car il nous permit d'acquérir des céréales afin de garantir les quelques élèves, que nos Etrangers à nous formaient à l'écriture, contre le risque de famine.

Ensuite, le Verlor nous a envoyé des livres de classe et deux dirigeables. Cela a sauvé le programme d'alphabétisation et permis à notre diplomatie de voyager parcimonieusement par les airs.

En partie grâce à cela, moi-même, je suis venu à Madha sur l'invitation de l'Emir, et j'ai pu négocier de nouveaux contrats. En résumé: il s'agit de l'importation de livres notamment de science, d'échanges de gens de métier spécialisés, de formation militaire... des choses essentielles pour sortir le pays de son état de faiblesse.

Les druides ont pris conscience que les Pays Extérieurs ne vivent pas sous la protection de la Coutume; les druides ont donc décidé que notre littérature orale traditionnelle devait être notée, étant donné que les peuples Autochtones ont laissé peu de traces et quasiment aucun écrit dans les autres pays du micromonde et ont d'ailleurs été pour la plupart exterminés et niés. — La notation de toute notre littérature orale est un chantier immense qui s'étalera sur plusieurs années en demandant un travail constant. —

Ce fut une époque presque radieuse, où tout semblait enfin démarrer. Le pays de la Volkona [situé en Umujo septentrional], belle surprise, envoya son Prince en personne afin de rejoindre la Fédération, et je remis en tant que Roi des Tribus un OEuf Cosmique [oursin fossile] à cet illustre envoyé pour son pays, afin que cet OEuf Sacré veille toujours sur la Volkona.

Cette adhésion nous obligea quant à nous à distinguer clairement ce qui relevait de l'Umujo et ce qui était du Towtobroghi. Notre site en fut hiérarchisé, et nous étions même prêts (nous le sommes toujours si la chose est justifiée) à constituer deux sites différents afin d'être sur un pied d'égalité avec la Volkona.

Mais l'Archipel du Micromonde était à l'origine l'héritier d'une tradition de micromonde avantageant les micronations les plus peuplées et les plus dynamiques. Il fut reproché à M. Dominguez, par d'autres représentants, de prendre trop d'ascendant sur le micromonde et d'en modifier l'esprit. Il lui fut réclamé que la gestion cartographique ne soit plus en rien (de près ou de loin) du ressort de quiconque, mais qu'elle appartienne au démon Ehkludos [?].

— Trop souvent, en effet, les politiciens, autoproclamés géographes, ont fait fi des intérêts des populations. Nous avons dès ce temps mesuré que nous, Oumouyens, sommes avant tout des Autochtones face à un micromonde qui a le plus souvent repoussé, réduit, exterminé, parqué, assimilé et nié ce type de population, dont c’est tout juste s’il est question au niveau officiel ou même historique de ces Etats. Mais, trop de difficultés assaillent notre pays pour que nous reprochions à ceux qui nous aident leur colonialisme. Cela peut nous pousser à baiser la main qui nous nourrit, tandis qu’elle a assassiné notre frère. A cause de cette situation, un groupe de rebelles toutobroges, le KSBC, a décidé d’agir en dehors de la Fédération et de cambrioler l’armurerie de Madaduno pour se doter d’armes modernes, afin de s’en prendre, à leur échelle, aux intérêts des micronations coloniales, et ce, en dépit de notre appel à la raison. Or Madha est notre principal partenaire, et nous ne pouvons pas accepter qu'il soit traité en ennemi.

Pour en revenir à l’Archipel, le fait que M. Dominguez maintienne ses positions contre les premières rébellions fut la cause de la guerre qui vit la fin de l'OMF. Comme M. Dominguez ne voulut point repousser l’adhésion des micronations dans le champ du démon Ehkludos [?], cette institution fut d'abord contestée par les micronations rebelles auprès desquelles notre pays s'est à son tour engagé. C’est ainsi que nous, rebelles micromondiaux, engagions des tractations informelles entre nous pour la refondation d'institutions micromondiales : le futur "Micromonde francophone", sur la base de la tradition qui privilégie les micronations les plus peuplées et privilégie "le repousser vers l'ordalie d'Ehlkudos de quiconque vient dire son pays". Pendant ce temps, la guerre emportait l’Île de la Conférence.

Depuis, le micromonde espère le renouveau des institutions intermicronationales, et, en attendant, il n’est plus que l’ombre de ce qu’il était jadis. M. Dominguez conserve son autorité sur certaines micronations et a réouvert les canaux de communication. Mais ces institutions demeurent boycottées par d'éminents représentants. De l'autre (le futur Micromonde francophone), la refondation d'institutions intermicronationales n'est toujours pas résolue, et les communications courantes n'y ont pas été rétablies, même si les communications spéciales y sont théoriquement possibles.

Certes, cette absence d'institutions intermicronationales adaptées ne gène probablement pas trop les micronations les plus peuplées (MNPP), mais elle met en danger les autres, dont notre pays fait partie. Car une micronation parmi les moins peuplées (MNMP) fait dépendre son réseau de communications interne du réseau intermicronational, et, quand elle se voit fermer ces canaux de communication multilatéraux, elle perd du même coup ses propres moyens de communication internes, ce qui la prive de toute dynamique interne. Cela met en danger direct cette entité socio-politique; le risque étant grand, alors, pour celle-ci, d'effondrement pur et simple, de chaos et de disparition. Tant que ces moyens de communication micromondiaux ne sont pas rétablis, les MNMP sont en grand danger.

De plus, à quoi bon le dynamisme d'une MNMP si, à cause de telles conditions, celui-ci ne peut être facilement connu, quantifié, et reconnu? (Certes, le dynamisme n'est, autrement, qu'une pure notion de prestige appartenant au démon Ehkludos [?]. Mais ce qui importe, c’est bien que cette MNMP ait foi en son avenir et soit tenue pour un pays digne de ce nom par les autres micronations.)

Voilà, en effet, ce que se diront les MNMP, en renonçant, pour beaucoup, à faire l'effort du bilatéralisme, du dynamisme, en renonçant à surmonter cette véritable plongée dans les ténèbres de la non communication.

Pire, il y a, selon les dires de plusieurs personnalités de niveau micromondial, dont Oscar Dominguez mais pas seulement lui, des micronations qui seraient des Etats fantoches, satellites d'une seule puissance. Certains au moins de ces pays ont rejoint le côté rebelle après avoir été exclus par M. Dominguez. Tout cela jette un grand trouble sur le micromonde. Comment le Towtobroghi, qui est du reste menacé par des ennemis intérieurs serviteurs de l'Ombre, les Wenâwoy, peut-il prendre la chose? Comment le peut-il, quand l'un de ces pays a voté pour que le territoire du nôtre fût reconnu? Quand cette reconnaissance nous causa alors tant de lumineuse joie que nous jurâmes de toujours nous souvenir, avec une gratitude inextinguible, des pays qui votèrent pour nous?

Mais le micromonde entier ne souffre-t-il pas, en réalité, du même déchirement? Et les ténèbres du crime dénoncé par M. Dominguez ne se sont-elles pas abattues sur nous tous pour que nous ne naquissions à la lucidité et ne devinssions juges de tout manquement au Dharma [Ordre socio-cosmique]? Certes, le Jugement luni-solaire n'est pas que consumation: de la destruction du Soi illusoire naît la rédemption qui mène à la bienveillance universelle, "Flamme dans la Ténèbre, trésor pour toujours", a dit Gawshepos, i.e.: aucune épreuve ne doit jamais écarter l'homme de la certitude que la Flamme de l'Âme désire emplir la Ténèbre de lumière et rendre à chaque vie sa dimension sacrée.

Car il n'est de rédemption que dans l'observance stricte du Dharma et dans la foi en celui-ci. D'éveil de l'Âme que dans la consumation du Soi. Nous sommes avant tout Ayanimistes et Multidéistes, et c'est en tant que tels que nous devons être fermes sur ce dossier. Ces micronations seront donc jugées par notre pays en fonction de leur observance ou non du dharma [de l'Ordre socio-cosmique particulier] de l'Ambassadeur.

Les récents changements micromondiaux ont souvent eu lieu dans un climat tendu, peu propice aux échanges diplomatiques normaux, ce qui a empêché plusieurs pays de bénéficier de relations avec les autres; dès lors, ces pays ne donnent plus de nouvelles aujourd'hui et semblent, selon une source extérieure non confirmée, s'être délités complètement ; ainsi, nous sommes inquiets pour Garonne, l’Ayale, mais le sort du Verlor nous tient particulièrement à coeur: que devient le pays qui nous envoya les tout premiers livres de classe, ces trésors de notre avenir?

Les relations multilatérales sont à ce jour lettre morte pour l'Umujo, ce qui affecte aussi notre propre cohésion: à quoi bon être une entité géopolitique si les neuf dixièmes des Pays Exterieurs nous laissent, par force, et ce, bien que ayons connu deux tempêtes terribles, à nos difficultés et à nos ennemis Wenâwoy? Si, pour nous, avec nos précaires moyens techniques, rétablir des communications avec le micromonde dure un temps fou ? Où trouver l’électricité ? Comment payer la facture de télétransmission ? Et comment répartir l’usage de deux ordinateurs pour tout un pays ?

Malgré tout, nous avons continué d'oeuvrer pour les relations bilatérales, afin de poursuivre notre programme de développement. De nouveaux progrès ont été accomplis, comme par exemple les ventes que nous avons faites de bois précieux avec le Meniro et du terrain à Kovo pour des religieux madhanais nous ont permis de constituer une petite réserve monétaire initiale afin de pouvoir acquérir, dans le futur, quelques biens technologiques parmi tous ceux qui nous font si cruellement défaut.

Mais des insuffisances graves demeurent: sous-alimentation, analphabétisme, vendetta et guerres, superstitions, pauvreté du sol, dureté du climat, enclavement, relief excessif, géographie mouvante et paradoxale, pas d’écoles pour les enfants (seulement quelques étudiants sélectionnés avec soin), pas de banques, pas de monnaie, pas de routes, pas de statitiques, graves insuffisances comptables, pas de documentation, pas de communications internes ou externes modernes sauf quelques téléphones satellites gênés par des tempêtes électromagnétiques, grave insuffisance des aérostats, très bas niveau d'instruction et rareté des interprètes, absence quasi totale d'armement moderne, pas de médecine moderne ni d’hôpitaux ni de vaccination ni de médicaments… ne sont que quelques exemples des innombrables difficultés de l'Umujo-Towtobroghi.

Le climat tendu au niveau intermicronational a déclenché l'ire des dieux; des tempêtes ontologiques ont à deux reprises bouleversé la géographie toutobroge. Ces tempêtes ont compromis, en Towtobroghi, les récoltes ainsi que la santé du bétail, et la famine menace notre prochain hivers.

Les communications ont été tout ce temps coupées avec la Volkona, et c’est seulement maintenant, après des semaines d’incertitude, que des nouvelles indirectes et imprécises nous parviennent avec retard, grâce aux dires de nos voisins du Nord-Est, les Hommes-Bêtes Sauvages et des Hommes de Néanderthal. Comme si la Volkona se trouvait à des années lumières de nous, alors c’est pourtant notre plus proche voisin !

Nous devons donc continuer l'oeuvre de développement d'Umujo qui a été commencée, même si nous sommes peu nombreux à en porter la charge, sinon, le pays pourra sombrer à nouveau dans l'obscurité. Nous savons tous que nos ennemis intérieurs, les Wenâwoy (alliés de l'Ombre), n'attendent que l'occasion de nous voir douter de nous pour nous subvertir à leur démon et amener dans le Towtobroghi le principe d'Autorité qui nous est à nous, Toutobroges, fondamentalement étranger.

Nous Toutobroges, depuis cet Âge d'Or où la déesse Donchena apparut à notre Ancêtre Gawshepos, sommes les gardiens de la Coutume d'Autonomie et de l'Ordre cosmique archaïque. Ce sont nos rites qui, chaque Solstice d'hivers, refondent symboliquement le Micromonde. C'est grâce à nous que les Ombres ne se sont pas emparées jusqu'ici de l'Âme de toutes les micronations. Il est donc essentiel que nous surmontions encore nos difficultés pour suivre la Voie Juste des Hommes Intègres. Ce n'est qu'ainsi que nous sortirons le pays de l'Âge des Ténèbres et montrerons au micromonde que nous n'avons jamais déchu de notre alliance sacrée avec le Dharma holistique, ni du respect sacré que nous devons porter aux différentes Âmes génériques d'êtres vivants.

Sakroshelatos LXXVIII, Secrétaire Général de la Fédération d'Umujo, à Wikaramareko, le 2 septembre 2011.