La langue des tribus du Towtobroghi
Selon le linguiste Geoffroy Ghilelmo, notre towtàyeshi ou 'langue des tribus' est une langue celtoïque très proche du celtoïque commun ou du gaélusien. A tel point qu'il suffirait de trouver des mots gaélusiens, d'appliquer quelques règles de dérivation pour obtenir la langue telle qu'on la parle de par chez nous. Comme il existe des dialectes, difficile quand même de bien vérifier cela. Quoiqu'il en soit, le professeur a fait à Kovo, dans le Palais du Peuple, une conférence très intéressante qui marquera une étape dans l'esprit des aficionados de la culture toutobroge.
Le linguiste a commencé par parler de la prononciation de notre langue, puis de comment constituer le vocabulaire à partir du celtoïque et du gaélusien, ensuite de l'onomastique et de la composition des noms propres, puis enfin des éléments de grammaire et de la dérivation). Nous retranscrivons ici ses notes:
PRONONCIATION DU TOWTàYESHI
'sh' = 'ch' comme dans cheval
'ch' = 'tch' comme dans yatch
'gh' = 'dj' comme dans gadjé
'j' = 'j' comme dans jambe
'u' = toujours 'ou'
'an', 'en', 'in', 'on', 'un' = ne sont jamais nasalisés, mais prononcés comme 'ane', 'éne', 'ine', 'one', 'oune'
'r' est roulé
'h' = on allonge la voyelle qui précède
'à' = se prononce 'a', c'est juste une trace d'un ancien 'o'
'^' = sert à noter l'accent tonique, il n'allonge pas la voyelle!
finales 'os' et 'on' = il n'y a que dans quelques dialectes que les consonnes finales sont prononcées, la plupart du temps les deux finales citées sont prononcées 'o'.
Dialectes:
'ch' : parfois prononcé 'k'
'gh' : parfois prononcé 'g'
'sh' : parfois prononcé 't'
'j' : parfois prononcé 'd'
'à' : parfois prononcé 'o'
'nt' : parfois prononcé 'nd'
'nk' : parfois prononcé 'ng'
'mp' : parfois prononcé 'mb'
'h' : parfois, au lieu d'allonger la voyelle précédente, soit on gémine la consonne suivante, soit l'accent est reporté sur la syllabe qui suit, soit encore on remplace 'h' par 'y' après certains 'a' et après 'e', 'i', et par 'w' après certains 'a' ou après 'o' et 'u'
REGLES DE TRANSFORMATION DU GAELUSIEN (OU CELTOÏQUE) EN TOWTàYESHI
t + e > she, ex: uateis (prophète) > washe; temellos (obscurité) > shemelos
t + i > shi, ex: tigernos (prince) > shighenos; pettia (pièce) > peshi
n + t + e > nche, ex: antenna (piège) > anchena
n + t + i > nchi
n + d + e > nghe, ex: andesondo (là bas) > anghesondo
n + d + i > nghi, ex: sindiu (aujourd'hui) > shinghî (sin est considéré comme préfixe, l'accent porte sur la seconde syllabe)
n + t + i + o > nchiyo > ex: karantioi (amoureux) > Karanchiyoy (nom d'une tribu réputée pour ses moeurs légères)
c + e > che, ex: cedos (prompt) > chedos
c + i > chi, ex: ocios (rapide) > ochi; toncia (succès) > tonchi
g + e > ghe, ex: tigernos (prince) > shighenos
g + i > ghi, ex: brogios > broghi; singis (svelte) > shinghi (étique)
s + e > she, ex: senos (prospérité) > shenos; senmo = musique (shehmo)
s + i > shi, ex: singis (svelte) > shinghi
d + e > je, ex: dexsiuos (Sud) > jehshiwos
d + i > ji, ex: dicantlo (récitation) > jikântlo; sudia (suie) > suji; bagaudis (rebelle) > bagowji; badiato (inondation) > bajito
HIATUS (SUITES DE VOYELLES)
- Maintien de l'intervocalique ou de l'initiale 'w' ou 'y';
uateis (prophète) > washe;
iaccos (prospère) > yakos
dexsiuos (Sud) > jehshiwos
- ‘a’ ou ‘e’ + ‘u’, waw > ‘ow’, ex: teutates > towtashe
auetos (persévérant) > owatos
acaunos (pierreux) > akownos
bagaudis (rebelle) > bagowji
- ‘a’ ou ‘e’ + ‘i’, jod > ‘ey’, ‘iy’
talayaka = lieu dangereux > taleyaka
- Sauf cas évoqués, voyelle 1 + voyelle 2 > voyelle 1,
ex: brogios (pays) > broghi;
ocios (rapide) > ochi;
uateis (prophète) > washe;
glanio (pureté) > glani;
coelios (présage) > koli;
gaippos (possesseur) > gapos
sudia (suie) > suji
brogios > broghi
laidos (poème) > lados
sindiu (aujourd'hui) > shinghî (sin est considéré comme préfixe, l'accent porte sur la seconde syllabe)
GROUPES CONSONNANTIQUES
S INITIAL (voir aussi ACCENT)
's' initiale devant consonne devient 'a', l'accent n'étant plus sur la première syllabe mais la seconde, il convient alors de le marquer d'un '^' sauf si la voyelle est suivie d'un 'h' auquel cas on sait qu'elle est accentuée
srocno (parfum) > arohno
spruto (ruisseau) > aprûto
stator (artiste) > atâtoa
'L' DEVANT CONSONNE
'l' + consonne > 'w' + consonne
ex: altros (professeur) > awtros
belsa (prairie) > bewsa
balcos (orgueilleux) > bawkos (également nom de la tribu disparue des Bawkoy)
GEMINEES
Simplification des géminées :
ex: iaccos (prospère) > yakos;
connacos (prudent) > konakos;
gaippos (possesseur) > gapos;
temellos (obscurité) > shemelo
TAU GAULOIS
- ‘th’ (tau gaulois également orthographié thêta ou double 's' ou double 'd' barré) > s (et est traité comme un 's' devant 'a' 'o' 'u', comme 'c' devant 'e' 'i'),
ex: comratho (pacte) > kohraso
cathis (haine) > kachi
- Il est considéré comme un groupe 'ts' devant consonne y compris liquide, ce qui ne permet pas sa conservation devant une liquide :
breithra (dispute) > brehra
OCCLUSIVE + LIQUIDE
conservation des groupes de consonnes ‘occlusive + liquide’, et ‘nasale + occlusive’ :
bracnos (pourri) > brahnos
labrarios (orateur) > labrari
dicantlo (récitation) > jikântlo
geistlos (otage) > ghehtlos
AUTRES GROUPES DE CONSONNES
sauf cas évoqué, ‘consonne 1 + consonne 2’ > ‘h + consonne 2’ si la syllabe précédant le 'h' est accentuée (voir ACCENT), sinon devient : ‘consonne 2’ sans ‘h’
ex: tigernos (prince) > shighenos
uertacos (précieux) > wehtakos
bracnos (pourri) > brahnos
adgnatios (philosophe) > ahnashi
comratho (pacte) > kohraso
dexsiuos (Sud) > jehshiwos
sestamo (résistance) > shehtamo
LETTRE 'X'
(En gaulois, 'x' se prononçait comme la jota espagnole devant consonne, et comme 'ks' en position intervocalique.) Un 'x' est considéré comme une suite 'ks' en position intervocalique :
uxisamos (suprême) > uhshisamos
il est normal qu'il chute devant une consonne :
dexsiuos (Sud) > jehshiwos
excondos (absurde) > ekôndos (normal)
ACCENT (voir aussi S INITIAL)
L'accent est sur la première syllabe de la racine, cependant s'il existait un 's' initial devant une consonne, celui-ci s'est transformé en 'a' inaccentué et l'accent porte alors sur la seconde voyelle. L'accent est indiqué par '^' sauf s'il est sur la première syllabe du mot (parce que pas de préfixe) ou si la voyelle est suivie par un 'h' :
an + region (anarchie) > arêghi
ad + genia (tempérament) > aghêni
di + cantlo (récitation) > jikântlo
com + nertos (robuste) > konehtos (graphie simplifiée pour konêhtos)
srocno (parfum) > arohno
spruto (ruisseau) > aprûto
SIMPLIFICATION DES FINALES (DEPEND DES DIALECTES)
En général :
- après un 'i' les finales 's' et 'n' s'amuissent: brogios > broghis > broghi
- après un 'e' les finales 's' et 'n' s'amuissent: teutates > towtashe
- cependant le suffixe 'men' conserve sa finale, ex: romen (prodige)
- après un 'u' les désinences 's' et 'n' s'amuissent: dubus > dubu
- le neutre terminé par 'on' prend la finale 'o' et devient féminin (3e décl. thème nasal)
ex: regidunon (palais royal) > reghedono (grotte royale), accusatif reghidoneni
tamon (peste) > tamo (acc. tameni)
- 'r' finale devient 'a'
ueuer (écureuil) > wowea (3e décl. thème en ‘r’)
stator (artiste) > atâtoa (idem)
REGLE D'OUVERTURE DES VOYELLES
Les voyelles s'ouvrent d'un cran en position post-tonique avant la finale SAUF :
- lorsque la voyelle témoigne d'un hiatus simplifié
- devant 'n', 'm', 'y', ou 'w' ou devant un groupe consonantique
- ‘o’ ou ‘u’ devant ‘p’ ou ‘b’
- ‘e’ ou ‘i’ devant ‘k’ ou ‘g’ (g dur)
- après un 'ch'
- un 'e' ne passe pas en 'a' après 'sh' ;
mais le préfixe ‘are’ devient ‘ara’ (même en position post-tonique si composition) :
regidunon (palais royal) > reghedono (grotte royale)
cassiciatis (parc à chevaux) > kashechishi, puis par simplification > kahcheshi (parc à animaux) (accent sur premier 'a', donc ouverture du premier 'i' en 'e', simplification du hiatus 'ia' en 'i', passage de la séquence 'ci' à 'chi', conservation de la fermeture de ce 'i' après 'ch', passage de la séquence 'ti' à 'shi', disparition de la désinence 's' après 'i', conservation du degré de fermeture en finale, d'où cassiciatis > kashechishi, qui sera simplifié en kahcheshi selon la règle exposée plus bas)
insepo (parole) > ihshepo (degré de fermeture de 'e' conservé après chuintante 'sh')
dexsiuos (Sud) > jehshiwos (le 'i' ne s'ouvre pas devant 'w')
auetos (persévérant) > owatos ('a' se ferme devant 'w', 'e' s'ouvre en 'a' en position posttonique)
ramedon (route) > ramado (sente, cheminement, long voyage périlleux) ('e' s'ouvre en 'a' en position posttonique)
uidubios (serpe) > widobi (conservation du 'w' en position initiale, ouverture du 'u' en 'o' en position post-tonique, simplification du hiatus 'io' en 'i', chute de la finale 's' après un 'i')
aremerio (précaution) > aramâri
senicommenio (tradition) > shenikomeni > shenkomeni (conservation du degré d'ouverture de la voyelle devant nasale ainsi que devant vélaire, par suite, le 'i' suivant une syllabe accentuée tend à disparaître)
aredercos (remarquable) > aredehkos (are + dercos, où dercos est la racine, donc l'accent porte sur la troisième syllabe, le 'e' de dercos demeure fermé devant un groupe consonnantique, par suite, le 'r' devant consonne devient 'h')
ambignatos (représentant) > ambinâtos (ambi + gnatos où ambi est préfixe, donc accent sur le premier 'a', le 'i' demeure fermé devant un 'g', ensuite le groupe de consonne est réduit)
badiato (inondation) > bajito ('i' est en fait issu de 'ia', il ne peut pas s'ouvrir)
enguina (ongle) > enguna (même remarque que préc.)
aremoricos (maritime) > aramôrikos (are- est préfixe mais il passe à ara-, accent sur 'mor', 'i' ne s'ouvre pas devant 'k')
uic-aremoricos (village maritime) > wikaramarekos
SIMPLIFICATIONS
- Les suites de syllabes chuintantes ont tendance à être simplifiées et refaites avec un 'h' sur la voyelle accentuée :
cassiciatis (parc à chevaux) > kashechishi > kahcheshi (parc à animaux)
rigisedon (royaume) > righishedo > rihchido
drucigena (méchanceté) > druchighena > druhchena
- Le 'i' suivant une syllabe accentuée tend à disparaître, sauf avant un groupe de consonne simplifié. Il est également conservé pour éviter de recréer des groupes de consonnes qui ont déjà fait l'objet d'une réduction.
senicommenio (tradition) > shenikomeni > shenkomeni (car la séquence 'nk' existe)
senister (ancêtre) > shenishea (car le groupe ‘st’ était complexe)
FORMES PARTICULIERES
- ‘nouientos’ (nouveau) devrait donner ‘nôyentos’, mais on a : ‘niyêndos’
- ‘palios’ (cailloux) devrait donner ‘pali’, mais on a ‘pahyos’ (CF Pahyàkaminos, le chemin caillouteux, nom d’une régionnette)
- certains dialectes ont introduit des viariantes ‘nd’, ‘mb’ et ‘ng’ pour ‘nt’, ‘mp’ et ‘nk’.
Il peut y avoir plusieurs formes pour un même mot:
ex: gutuator (/ *gutuater) > gututoa / gutushea
shenihtriye, shenitre (ancêtres)
SENS DES MOTS
Le sens de certains mots évolue de façon ‘primitive’, traduisant la pauvreté ou l'archaïsme du pays :
cassiciatis (parc à chevaux) > kahcheshi (poulailler)
singis (svelte) > shinghi (étique)
regidunon (palais royal) > reghedono (grotte royale)
ramedon (route) > ramado (sente, cheminement, long voyage périlleux)
clamos (malade) > klamos (moribond, mourant)
Le caractère surnaturel du pays a fait changer le sens de certains mots :
excondos (absurde) > ekôndos (normal)
iegis (glace) > yeghi (glace, surnaturel)
REGLES DE COMPOSITION (NOMS COMPOSES)
Les noms toutobroges sont généralement formés de deux éléments, l'un est antérieur et l'autre postérieur.
Lorsque deux noms se succèdent A-B, cela signifie "le B de A".
Les adjectifs sont suffixés au nom.
Dans un mot composé, l'accent porte sur la première syllabe de la racine du premier mot.
Par suite, si l'on veut bien faire, on applique notamment la règle d'ouverture des voyelles post-toniques.
La finale d'une nom, quand celui-ci est préfixé, se ramène aux seules voyelles o-/à- et e-/i-.
Devant une voyelle, la finale o-/à- est éludée.
Cette finale est 'o' devant une nasale, une labiale, 'w' ou 'l'. Elle est 'à' dans les autres cas.
Exemple de composition :
towtos = tribu ; yehshi = langue, langage ; towtàyeshi = la langue des tribus
katu = combat ; wehtos = miracle ; Katuwetos = Miracle du Combat
iwalakos = cri de victoire ; sakros = sacré ; Iwalakàsakros = Cri de Victoire Sacré
ahtos = ours ; weros = véritable ; Ahtowaros = Ours Véritable
neblos = nuage ; oba = beauté ; Nebloba = Beauté de Nuage
QUELQUES ELEMENTS DE GRAMMAIRE
/ = variantes dialectales
DECLINAISONS
N = nominatif et vocatif (sujet)
A = accusatif et datif (COD, pour, à, vers)
G = génitif, locatif, instrumental, sociatif, comitatif (de, dans, avec)
1ere déclinaison (plutôt masculin) singulier et pluriel
N = o(s) = oy / i
A = o(n) / u = u
G = e / i = u(s) / owi(s)
2e déclinaison (plutôt féminin)
N = a = ay / as
A = i = abo
G = iya / as = ano / abi
3e déclinaison (masculin ou féminin)
N = i(s) = eye / e(s)
A = i / e = ebo
G = e(s) / o(s) = iyo / ebi
3e, thème nasal (plutôt féminin)
N = o = one(s) / oneye
A = oni = embo
G = ene(s) / eno(s) = eniyo / embi
3e, thème en 'r' (plutôt masculin)
N = a = re(s) / reye
A = ri = rebo
G = re(s) / ro(s) = riyo / rebi
CONJUGAISON
S = singulier
P = pluriel
m = masculin
f = féminin
- Les pronoms sont souvent utilisés, sauf aux premières personnes où ils sont rares
1 = (mi)
2 = tu
3m = a
3f = shi
1P = (anî)
2P = su(s)
3pm = i
3Pf = shi
- On recourre toujours aux désinences verbales
1 = -(o)mi
2 = -(e)(s)
3m = -(e)
3f = -(e)
1P = -(o)ma / -(o)mos
2P = -(e)she
3Pm = (o)(n)
3Pf = (o)(n)
VERBE RONFLER (ancien thème en -o/e-)
(MI) AREHNOMI
TU AREHNE
A AREHNE
SHI AREHNE
(ANÎ) AREHNOMA
SU AREHNCHE
I AREHNON
SHI AREHNON
VERBE COURIR (ancien thème en -o/e-, archiphonème t/sh)
(MI) RETOMI
TU RESHE
A RESHE
SHI RESHE
(ANÎ) RETOMA
SU RESHESHE
I RETON
SHI RETON
VERBE PRIER (ancien thème en -i-)
(MI) WEJIMI
TU WEJIYE
A WEJIYE
SHI WEJIYE
(ANÎ) WEJIMA
SU WEJISHE
I WEJIYON
SHI WEJIYON
VERBE AIMER (ancien thème en -a-)
(MI) KARAMI
TU KARA
A KARA
SHI KARA
(ANÎ) KARAMA
SU KARASHE
I KARAN
SHI KARAN
VERBE ETRE (irrégulier) : la plupart des pronoms personnels y sont facultatifs
1 (mi) imi
2 tu (e)shito
3m (a) (e)shi
3f (shi) (e)shi
1p (anî) emeshi
2p su (e)hsu
3pm (i) shenchi
3pf (shi) shenchi
AUTRES TEMPS / MODES (à compléter)
subjonctif : infixe -s'
désidératif : infixe -shiye- ou -shiyo-
prétérit : suffixe -u ou -i
préverbe : to-
CONJUGAISON DES PREPOSITIONS
Comme dans les langues celtoïques, les prépositions se conjuguent, ex. avec KANCHI ('avec'):
avec moi = (MI) KANCHIMI
avec toi = TU KANCHI
avec lui = A KANCHI
avec elle = SHI KANCHI
avec nous = (ANÎ) KANCHIMA
avec vous = SU KANCHISHE
avec eux = I KANCHI
avec elles = SHI KANCHI
ACCORD DE L’ADJECTIF EN GENRE ET EN NOMBRE
EXCEPTION : L’ETAT TRANSITOIRE MARQUE PAR L’INVERSION DU GENRE
Pour marquer un état transitoire, on inverse le genre de l’adjectif:
Si c’est un homme qui parle, il dira ‘imi ishetos’ = ‘je suis soiffard’ pour signifier qu’il est alcoolique, mais ‘imi isheta’ ‘je suis soiffarde’ pour signifier qu’en ce moment il réclame du vin. Et inversement pour une femme (respectivement ‘imi isheta’, ‘imi ishetos’).
On inverse de même le genre après le nom :
wiros ishetos = un homme alcoolique
wiros isheta = un homme voulant boire
bena isheta = une femme alcoolique
bena ishetos = une femme voulant boire
DERIVATION
Le suffixe s'infixe généralement avant la déclinaison qui est souvent conservée. Les colorations en ‘o’ s’effacent devant le féminin en ‘a’.
- fonction (métier) : -dan-os/a
galumi = je crie ; galodanos = crieur
yakomi = je guéris ; yachedanos = guérisseur
- celui ou celle qui fait quelque chose (dérivé du verbe) = -on-os/a
preyami = j'achète ; preyonos = acheteur
tepomi = je fuis ; teponos = fuyard
- celui ou celle qui est caractérisé par une chose = -(y)et(o)-
boshi = bosse ; boshiyetos = bossu (féminin boshiyeta, voir accord de l’adjectif)
itos = soif ; ishetos = soiffard
- habitant de : -owo- / -oyo- / -ashi-
Kondatlowikos = Kovo (nom d'un village) ; kondatlowikashi = habitant de Kovo
Towtobroghi (nom d'une grande région) ; towtobroghiyowa = habitante du Towtobroghi
- qui frappe par une chose, qui est puissant par : -biyo-
glani = diamant ; glambiyos = dragon
talamaka = masque magique ; talamakabiyos = sorcier masqué
- collectif : -anchi(yo)-
watos = prophétie ; watanchi(yo(s)) = ensemble des prophéties, prévisions
shewto = regard ; shewtanchi(yo(s)) = ensemble des regards, examen
cheluno = récipient ; chelunanchiyo = cuisine
shenkomeni = tradition ; shenkomenanchi = héritage traditionnel
- nom de lieu : -yako-
itos = soif ; itoyakos = les Enfers
kru = sang ; kruyako = champ de bataille
lohga = trace ; lohgeyaka = piste (de chasse)
nochi = nuit ; nochiyako = les Enfers
tala = hardiesse ; taleyaka = lieu dangereux
- ceux qui viennent de : -no- / -iko- ( ‘n’ + ‘iko’ > ‘nko’)
Mada = pays de Madha ; madanos, madankos = homme originaire de Madha
komeni = mémoire ; komeninos, komenkos = initié ou futur initié
briga = montagne ; briganos, brigikos = celui qui vient de la montagne
eri = lointain (masc.) ; erina, erika = jument
- diminutif familier (hypocoristique) : -ilo-
kantlari = musicien ; kantlarilos = petit musicien
sua = soeur ; surila = soeurette
- dérivé patronymique : -iy-os/a / -in-os/a / -ak-os/a / -yak-os/a
Kohshisamos > Kohshisamiya = fille de K.
Sakroshelatos > Sakroshelatinos = fils de S.
boshiyetos = bossu ; boshiyetaka = la fille du bossu
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