Notre article du précédent numéro avait tenté de résumer les orientations de la future politique extérieure d'Umujo... mais il en avait oublié une: le pays est-il petit? Ne le dites surtout pas, au vu de ce qui s'est passé ce matin!
On a vu débouler au journal une bande de guerriers des plus celtoïques, exigeant qu'on leur présente sur-le-champ, pour les occire sans doute, les "faux druides" qui ont prétendu qu'Umujo était "un état nain". Lesdits guerriers ignoraient que la discussion dont ils déformaient le propos avait eu lieu à La Porte.
Nous avons eu quelques difficultés à les calmer, et avons donc juré solennellement de transmettre sur-le-champ leur droit de réponse et leur motion à la "Cellule de base de ceux qui s'intéressent aux affaires étrangères" qui en prendra certainement acte, du moins nous l'espérons ! Qu’on se le dise, « Umujo est un grand pays » !
Il semble que bien peu de monde, dans Umujo s'intéresse autrement au devenir qui se joue dans l'île à propos de notre territoire.
Kovo avait pourtant travaillé d'arrache-pied, dans des conditions vraiment précaires techniquement, à l'élaboration d'une carte oumouyenne et d'une demande de reconnaissance qui ne sonnât point trop ruralement à l’oreille. Et, dans cette effervescence, de modeste hameau, il s'était soudain changé en un gigantesque et véritale Woodstock intertribal, signe de temps nouveaux.
Puis, Mémenglaros a présenté hier le territoire d'Umujo à l'Institut Géographique Micromondial (cf l'article cité), et ce nouveau Kovo, où semblaient avoir convergé toutes les tribus toutobroges, a suivi l'événement sur l'écran d'un unique ordinateur portable dont la connexion a été au final assez heureusement improvisée, grâce au dieu Ommi.
Chaque nouveau message apparaissant sur le site de l'Archipel donnait aussitôt lieu à une traduction en notre beau tooutoïéchi et, de la part de l'assistance, à une réjouissance des plus démonstratives.
Il ne s'agissait pourtant que d'une présentation territoriale, et non du vote définitif qui a lieu aujourd'hui !
La vie quotidienne a repris ses droits ce matin. Chacun vaque à ses occupations, et voici, en à peine quelques heures, Kovo entièrement déserté. Et les nombreux abris qui avaient su conquérir en une seule nuit des hectares de nature, témoignent muets, solitaires, abandonnés, de l'événement.
La semaine est pourtant décisive pour l'avenir du pays: fera-t-il ou non partie de l'Archipel? Sera-t-il autorisé à s'inscrire dans certains clubs qui composent le prestigieux Micromonde? Beaucoup en doutent ici, mais nous voulons croire que justement le miracle ait lieu et qu’il vienne d’au-delà de ces monts qui nous bloquèrent tout passage 2000 ans et plus !
Or, l'île débattait déjà de bien d'autres affaires avant la nôtre, comme celles de Garonne ou de la Laurasie, et il n'est pas sûr que le sort d'un nouveau territoire plutôt à part suscite l'intérêt. D'autant que les populations oumouyennes sont notoirement illettrées et continuent de vivre dans un cadre antique, en absence de tout système moderne de soin, d'éducation, de santé, de communications, de transports, d'assainissement, etc.
Et enfin, que se passe-t-il dans l'Archipel? Nul ici ne le sait. Aucune nouvelle de Mémenglaros, dont l'abonnement de téléphonie mobile, suprême coup du sort ! vient d'être définitivement radié par l'opérateur.
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