jeudi 16 juin 2011

Ca fait froid dans le dos !

Nous vous rapportons les témoignage que nous ont fait ce jour les bergères Anihlolijita et Koménimachi du village de Kantobaranto (le « Village aux Cent Marches ») situé dans le Payyokamino central à propos d’une triste et macabre découverte :

« Le temps est beau. Nous prions les dieux avant de monter par le chemin aux fées qui surplombe la crevasse de Celui-qui-est-né-coiffé. Car nous deux nous ne souffrons pas de vertige ! C’est pour voir un peu de là-haut comment vont les nuages changeants afin d’anticiper une future tempête de neige. Le temps reste froid et les pierres ne roulent pas trop sous nos pas. Une fois en haut, nous voyons loin comme un aigle au-dessus de nombreuses montagnes, jusqu’aux « Druides Divins » [les contreforts du Ïédjiglattaï], certes le temps est serein pour quatre jours ; nous voyons aussi que le glacier a beaucoup fondu.

Là, il y a une grotte avec des signes gravés à l’entrée et nous y venons toujours pour nos remerciements aux dieux. Un détail nous arrête : Par Maponos ! la glace s’est retirée et laisse voir des morts. Il y a là un village, un village à moitié congelé. Nous réalisons que ce sont des chénihtrié, des ancêtres qui l’ont habité autrefois. Ils sont encore très bien conservés mais tous très amaigris et recroquevillés de froid dans leurs huttes au fond de la grotte. Quelle triste horreur ! Epouvantées, nous nous enfuyons en abandonnant nos bâtons de marche.

Personne n’ose plus monter là-haut maintenant. C’est un village de chénihtrié qui sont morts autrefois de faim et de froid pour avoir violé un tabou, voilà ce que disent les gens. »

- Et vous ne connaissez pas ces « chénihtrié » ? Ils ne sont pas de votre région ?

- Ils ne sont pas de maintenant ni de chez nous, car ils n’avaient point les habits que nous connaissons d’aujourd’hui mais d’autres vêtements. Ce sont comme on dit ici des Djimohouoi, des « gens de l’hivers » qui vivent dans les glaciers comme les morts. Ils sont revenus dans le monde visible pour y prendre des vivants. Voilà, nous avons témoigné comme on nous l’a proposé. »

Brr ! Ca fait froid dans le dos, non ? Puisse une telle chose épargner notre propre vie ! Nos lecteurs qui apprécient les détails effrayants auront leur content de savoir que, dans la nuit, des nochchidroudoï, « druides de l’obscurité » sont montés là-haut pour se livrer à des incantations maléfiques. La population, illettrée, n’ose plus s’éloigner des villages vivants de peur de rencontrer des adratohntoï, des revenants. Voilà l’ambiance dans le « Central », avant la première cataracte, malgré un beau soleil pour une fois, par Lougos !

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