mardi 2 août 2011

Informations madhano-oumouyennes

Extraits de Umuja kaj Madha Aktualaĵoj, un microsite Internet d’informations non gouvernemental et relativement confidentiel, entièrement en langue gamzéfonique, traitant des événements liés aux échanges entre l’émirat de Madha et la grande région autonome du Towtobroghi de la Fédération d’Umujo. (traduction)

Les premiers avions sont arrivés sur la base militaire de Madaduno en Umujo. Les équipes madhanaises chargées du cadastre et de la subdivision de la zone ont été surprises de constater que la géographie oumouyenne est particulièrement mouvante. Les arbres de la taïga, les bornes posées la veille semblent se déplacer, comme du reste les montagnes visibles au loin. Mais rien qui puisse remettre en cause l’étendue et la viabilité de la base militaire. Le site a pu être entièrement clôturé et les allées tracées. De même, l’aéroport provisoire s’est doté d’une vaste piste grâce aux premiers engins de chantier.

Les avions civils et militaires sont donc arrivés sans encombre, à l’exception d’un avion de l’armée qui s’est hélas volatilisé pour le moment, mais il y a des chances pour qu’il donne encore signe de vie quelque part dans l’espace aérien intermicronational, voire dans l’espace oumouyen. L’anomalie serait due à des perturbations spatio-temporelles causées par des ruptures de magnétisme géographique. L’Ecodémocratie de Prya a informé l’Umujo que les avions militaires ne pouvaient pas survoler son territoire en raison de la permanence de ces flux au dessus de ce pays ; cependant, ce pays n’existe que par intermittence dans la continuité spatio-temporelle actuelle.

D’après des sources militaires de différents pays, il se pourrait que l’Emirat trouve un jour la solution technique à ce problème en se dotant de la technologie dite des « trous de verre » : il s’agit d’établir un continuum céleste entre un point de départ et un point d’arrivée de manière à permettre une sorte de télétransportation différée et sécurisée en matière de transports aériens. Elle aurait la vertu de stabiliser le magnétisme intermicronational en question.

D’autre part, à Madaduno, les madhanais ont remarqué que les marais sont habités par une espèce humanoïde distincte d’Homo Sapiens. Les Oumouyens appellent ces êtres des Wenâwoy, des « habitants des marais ». La température corporelle de ceux-ci est plutôt basse. Ils sont grisâtres et un peu lents ; leurs membres sont grêles. Ils ne semblent avoir pour technologie que des gourdins, et langage que des grognements. Sont-ils dangereux ? Les Oumouyens pensent que ces créatures vont attaquer Madaduno incessamment parce que le site (l’embouchure d’un fleuve au Sud des Marais) est stratégique, mais que, face aux armes à feu de l’Emirat, elles n’ont aucune chance et qu’elles seront massacrées au bénéfice de tous.

Les avions qui se sont posés à Madaduno ont apporté et emporté du matériel et aussi nombre de personnes. Ainsi sont arrivés : des intituteurs et professeurs avec livres et matériel scolaire, également des militaires, et il est prévu prochainement que des religieux s’installent en Umujo. En échange, les avions ont embarqué des minéraux précieux, les meilleurs élèves, sages, herboristes, phytothérapeutes, professeurs de langues gamzéfonique et towtàyeshi, et cavaliers de l’Umujo-Towtobroghi avec… leurs chevaux przewalski. Mis à part les élèves dont une partie reviendra sans doute en Umujo, les autres Oumouyens devraient s’installer le plus durablement afin de faire bénéficier l’Emirat de leurs connaissances.

Pour ces personnes, certes motivées essentiellement par l’expertise dans leurs domaines d’étude ou dans leur profession, la question pourrait être posée un jour de l’exercice concret de leur religion ayanimiste dans l’Emirat : aucune loi n’y est jamais venue remettre en cause les principes du Livre d’Omla, et, en l’absence d’une étude de ceux-ci, le flou juridique demeure sur cette question.

Les Madhanais seront sans doute surpris de la taille des Oumouyens. Avec leur 1, 30 μm de hauteur moyenne, les Oumouyens sont plutôt petits. Leurs przewalski ne payent pas de mine, et les hommes ont l’air ridicule dans leur accoutrement antique. Mais leurs connaissances sont étonnantes en matière d’équitation, de soins par les plantes, voire de pharmacologie ou de médecine. De plus, ce sont semble-t-il effectivement les meilleurs éléments qu’envoie l’Umujo. Ils ont chacun déjà appris quelques mots de madhanais afin de pouvoir s’adapter le plus rapidement possible. Ils ne vont pas manquer d’être eux aussi fort surpris par le degré étonnamment avancé de la civilisation madhanaise, par l’extraordinaire technologie de la civilisation moderne, par l’étendue et la hauteur de l’espace urbain et l’importance de la population de Sharjah ! Mais gageons que leur adaptation sera rapide en somme, sous l’égide de l’Emir Mustapha II Benyaya qui paraît avoir décidé de fermer les yeux sur leur état d’infidèles et de polythéistes arriérés dans le but de faire progresser à son profit le pays d'Umujo.

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