Ô lecteur, ô lectrice, nous faisons reparaître le présent Journal après les événements qui ont traversé le Pahyàhaminos où nous étions basés. En effet, notre nouvelle adresse est située à Kovo, à la fois ville du Chineblos et du Towtobroghi.
Comme vous le savez, Kovo est le théâtre d'une remise en cause des traditions gaélusiennes en faveur d'une collectivisation non merkiste. Cette évolution s'accompagne de l'ouverture de la régionnette du Chinéblos aux idées venues des Pays Extérieurs.
Les opposants à l'ouverture et à l'évolution se sont alors regroupés en parti et c'est ainsi que la régionnette du Pahyàkaminos, a fait sécession d'avec le Towtobroghi.
C'est alors que les savants verlorins ont écrit que notre Umujo est un "petit pays", ce qui a immédiatement attiré contre nous, qui avions co-publié cet article, la mise en branle d'une vendetta, et de surcroît mis également le feu aux poudres dans tout le Towtobroghi.
Nous avons fui promptement Ekelirejo pour Kovo en passant par des chemins détournés avant de rejoindre Kovo (ce n'est évidemment pas la porte à côté).
Nous ne nous sommes pas arrêtés à Sheytukontakoy comme nous en avions eu l'intention au départ, compte-tenu des risques d’extension de la guerre civile jusque dans le canyon de cet oppidum. Du reste, ce canyon a été, peu après, le théâtre d'une bataille entre les Pahyàkaminôwoy et les Chineblôwoy, ces derniers l'ayant emporté, non sans commettre des crimes de guerre.
Un autre problème surgit maintenant pour notre pays : la disette se change en famine depuis les hauts jusque aux plaines, et fournit l'explication du conflit. En effet, le vainqueur contrôle davantage de denrées alimentaires, de terres, de troupeaux et de richesses. Voilà pourquoi, malgré le froid intense qui s'abat sur le Towtobroghi, malgré la diminution des forces de chacun, les druides haranguent et les guerriers sortent groupés. Voilà pourquoi les razzias sont de véritables batailles.
Nos ennemis de toujours, les Vénaves, semblent également prêts pour les razzias et les mauvais coups en tous genres.
L'hivers est désormais là, et le vent devient de plus en plus violent et froid.
Voilà donc où nous en sommes. S’il on ajoute le manque de moyens techniques, vous pouvez comprendre, ô lecteur, ô lectrice, que les conditions dans lesquelles nous travaillons ne nous ont pas permis de sortir un numéro plus tôt.
Bon, il est l'heure d'aller réchauffer nos mains, nous écrirons plus tard si nous ne sommes pas morts de froid.
Tout cela prouve que les choses avancent dans le bon sens et que, d’années en années, la situation s’améliore pour nous tous. Que les dieux nous soient secourables !
Vive le Towtobroghi et vive l'Umujo !
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